Brève

Comment éviter une nouvelle affaire levothyrox

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Publié le 06/09/2018
L'ANSM doit-elle être le "patron" en matière de communication sur le médicament après la crise du levothyrox? C'est l'une des recos de la mission information et médicaments. Un représentant d'usagers devrait par ailleurs intégrer le CEPS.
Levothyrox

Levothyrox
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Faudra-t-il inviter le procureur Molins à intervenir lors de la prochaine crise sanitaire ? Le rapport de la mission information et médicament présidée par Magali Leo (Association Renaloo) et le Dr Gérald Kierzek cite les interventions du procureur comme un modèle de prise de parole dans les suites d'un attentat. Même si la communication de crise sur le médicament ne peut se limiter à être seulement factuelle, elle devrait s'inspirer de la méthode développée par le procureur. En attendant, les auteurs sont sans concessions sur l'analyse d'une défaillance majeure de l'ANSM. « La sensibilité du changement de formule a été sous-estimée. D'après la mission, cette sous-évaluation est attribuable en grande partie au prisme trop exclusivement scientifique avec lequel est analysé le risque produit. En effet le changement de formule a été perçu comme relativement anodin [...]. Pourtant, l'ensemble des acteurs se sont accordés à reconnaître, ex post, que plusieurs facteurs non directement liés à l'analyse pharmacologique auraient pu susciter une vigilance particulière (le caractère monopolistique de la spécialité sur le marché français, le très grand nombre de patients traités, la nature particulière du rapport des patients à un produit à marge thérapeutique étroite, l'existence de précédents nationaux et internationaux, etc.). »

ANSM responsable de la com'

La parole scientifique ne peut être la seule source de légitimité dans le champ médical. La parole des patients doit être entendue sans devoir être systématiquement reprise par les médias grand public. En dépit de ce constat d'échec, le rapport désigne l'ANSM comme l'autorité responsable de la communication sur le médicament. Agnès Buzyn a repris cette proposition au même titre que la désignation d'un représentant des usagers au sein du Comité économique des produits de santé (CEPS). 

Au-delà des « recos », le rapport recense des outils performants développés à l'étranger comme le British National Formulary. Conçue par la British Medical Association et la Royal Pharmaceutical Society, la revue établit une liste par pathologie des médicaments dont l'efficacité est démontrée. Elle est complétée par une liste qui recense les molécules dont l'efficacité est incertaine. Les auteurs du rapport incitent à une traduction française. À suivre.  


Source : lequotidiendumedecin.fr