L’ANSM alerte sur les risques immuno-allergiques des AVK

Publié le 19/06/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

En tête des médicaments à l’origine d’accidents iatrogènes nécessitant une hospitalisation, les AVK sont essentiellement pointés du doigt pour leurs effets indésirables d’ordre hémorragiques. Mais des effets secondaires de type immuno-allergique peuvent aussi être observés notamment avec la fluindione rappelle l’ANSM dans un point d’information publié ce lundi.

Ces effets surviennent le plus fréquemment au cours des 6 premiers mois de traitement avec une fréquence et une nature variable selon le type d’AVK. Ainsi, selon une enquête de pharmacovigilance réalisée par le Centre régional de pharmacovigilance de Lyon, l’utilisation de la fluindione (Previscan) est associée plus fréquemment que la warfarine et l’acénocoumarol à la survenue d’atteintes immuno-allergiques, rénales, hépatiques, hématologiques ou cutanées (DRESS syndrome), même si ces manifestations restent globalement rares.

Privilégier les coumariniques

Dans ce contexte, l’ANSM invite les professionnels de santé à « privilégier la prescription d’AVK de la famille des coumariniques lors d’une initiation de traitement par AVK et à être particulièrement attentifs à ce risque immuno-allergique au cours des 6 premiers mois d’un traitement par fluindione ».

En revanche, « compte tenu des risques liés au changement de traitement, la poursuite du traitement par fluindione, chez les patients traités par cette molécule depuis plus de 6 mois et bien équilibrés, peut être privilégiée ».

Chez les patients ayant débuté un traitement par fluindione depuis moins de 6 mois, la fonction rénale doit être surveillée régulièrement  ainsi que tout signe pouvant évoquer un effet indésirable immuno-allergique de type cutané, hépatique ou hématologique. Le rôle potentiel de la fluindione doit être évoqué en cas d’altération de la fonction rénale et/ou du bilan hépatique, d’apparition d’une neutropénie brutale ou de manifestations cutanées.

En cas de confirmation de l’atteinte immuno-allergique, le traitement par fluindione doit être rapidement et définitivement interrompu. La mise en place d’une corticothérapie peut être envisagée. Le traitement par fluindione devra être remplacé par un autre anticoagulant oral.

L’évolution est généralement favorable après l’arrêt précoce du traitement et la mise en place d’une corticothérapie. Cependant, l’enquête lyonnaise montre qu’une altération de la fonction rénale persiste chez certains patients, notamment avec l’apparition d’une insuffisance rénale chronique ou l’aggravation d’une insuffisance rénale chronique préexistante. Ces séquelles sont généralement observées en cas de retard au diagnostic et d’arrêt tardif du traitement par la fluindione.

Bénédicte Gatin

Source : lequotidiendumedecin.fr