L'OCDE recommande la mise en place de stratégies nationales et de plans d'actions pour gérer les risques environnementaux liés à la présence des produits pharmaceutiques dans l'environnement, qui sont insuffisamment connus.
Selon un rapport publié mercredi, consacré aux résidus pharmaceutiques dans l'eau douce, « 88 % des produits pharmaceutiques destinés à l'homme ne disposent pas de données de toxicité environnementale ».
Alors que l'efficacité et la sécurité pour les patients des médicaments sont strictement encadrées, « les effets négatifs qu'ils peuvent avoir dans l'environnement naturel n'ont pas été suffisamment étudiés », constate le document.
L'OCDE a dénombré 2 000 ingrédients pharmaceutiques utilisés dans le monde dans les prescriptions médicales, les produits en vente libre et les produits vétérinaires.
« On constate de plus en plus d'impacts négatifs sur l'environnement, des tests en laboratoire et sur le terrain montrant des traces de contraceptifs oraux causant la féminisation du poisson et des amphibiens, ainsi que des résidus de médicaments psychiatriques modifiant le comportement du poisson, souligne l'organisation dans son rapport. L’utilisation abusive et excessive d’antibiotiques est un facteur important de l’émergence et de la propagation de la résistance antimicrobienne. »
Revoir le traitement des eaux usées
Les usines conventionnelles de traitement des eaux usées ne sont pas conçues pour éliminer les produits pharmaceutiques, alors que 30 à 90 % des médicaments absorbés par voie orale sont éliminés par l'organisme et peuvent donc se retrouver dans l'environnement, toujours selon le document, qui cite également les hormones, les antidépresseurs et les antibiotiques.
L'OCDE préconise une « amélioration de la connaissance, de la compréhension et de la surveillance » de la toxicité et des risques écologiques ainsi que pour la santé humaine des résidus pharmaceutiques dans les eaux, en impliquant les compagnies pharmaceutiques et les sites de fabrication.
Parallèlement, le rapport propose une approche orientée vers les utilisateurs, pour « imposer, inciter ou encourager à la réduction d'une consommation inappropriée et excessive de médicaments », en informant les médecins, les vétérinaires, les pharmaciens et les patients.
Avec AFP
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