La mise en examen du Dr Jean Méheut-Ferron, généraliste de Seine-Maritime accusé d’avoir causé la mort de cinq personnes âgées en leur administrant du midazolam, a relancé le débat sur la fin de vie à domicile. La publication lundi de nouvelles recommandations de la HAS sur le sujet et l'engagement pris par Agnès Buzyn de permettre d’ici quatre mois la « dispensation en ville du midazolam injectable aux médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile » en attestent.
La notion de collégialité encore en débat
À la suite de la mise en examen du Dr Méheut-Ferron, le SML avait demandé la tenue d'états généraux de la fin de vie à domicile. Le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, avait lui réclamé que les omnipraticiens soient autorisés à administrer du midazolam pour mettre en œuvre une sédation profonde jusqu'à la mort. Début janvier, le Dr Hamon avait également lancé une pétition de soutien au Dr Méheut-Ferron, qui a recueilli depuis plus de mille signatures.
La parution des recos de la HAS et l'engagement d'Agnès Buzyn lundi ont été salués par les deux syndicats. « Il y a encore des choses à améliorer mais on ne va pas faire la fine bouche », a confié le Dr Hamon au Généraliste. De son côté, le SML « se félicite que le sujet de la fin de ville à domicile soit ainsi pris en considération ». « Que la ministre tienne ses promesses, c’est très bien, reprend Jean-Paul Hamon. Que la HAS travaille en moins d’un mois, c'est parfait (la HAS planchait déjà sur ses recos avant l'affaire, ndlr) mais il reste un souci sur la notion de collégialité ». Le généraliste de Clamart estime que celle-ci, telle que décrite dans les recos, reste trop contraignante. « Ceux qui les ont rédigées ne connaissent rien à l'exercice libéral », tacle-t-il.
« Pour nous la collégialité en ville c’est : le médecin, le patient, la famille et l’infirmier libéral, clame le patron de la FMF. Et pas quelqu’un qui nous est parachuté, et qui est supposé en savoir plus que nous. » Dans un communiqué, le SML plaide, lui, en faveur d'une « mise en œuvre de la collégialité » qui soit « simple et se fasse dans des conditions compatibles avec celles de l’exercice libéral ».
Quid de la sédation proportionnée ?
Enfin, le SML et la FMF réclament la relaxe du Dr Méheut-Ferron, auditionné lundi par un juge d'instruction. « Ce praticien, qui est dévoué et compétent, est carrément accusé de meurtre, s'indigne le Dr Hamon. S'il était condamné, ce serait à se décourager de faire de la médecine ! D’autant plus que ce confrère était dans une démarche de sédation proportionnée (sédation n'étant pas forcément profonde et qui reste réversible, ndlr), qui ne nécessite même pas de décision collégiale. »
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