Psychiatrie

Arrêt des antidépresseurs lors de la grossesse : quels risques de complications psy en post-partum ?

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Publié le 08/03/2023
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les femmes enceintes sous antidépresseurs et souffrant d'une forme sévère de la maladie dépressive, auraient un bénéfice à continuer leur traitement durant toute leur grossesse, afin de prévenir la survenue de troubles psychiques en post-partum. C'est la conclusion d'une étude parue le 8 mars dans JAMA Psychiatry.

« Alors que les troubles psychiatriques avant et pendant la grossesse sont connus pour être associés à des problèmes de santé mentale post-partum, peu d'études ont abordé les effets des antidépresseurs avant et pendant la grossesse, sur la période du post-partum », soulignent en préambule les auteurs de ce travail.

Différents schémas de prise médicamenteuse

Dans cette étude de cohorte conduite au Danemark et en Norvège, 57 934 femmes enceintes ont été incluses et réparties en 4 groupes en fonction de la prise médicamenteuse : 1. femmes ayant diminué puis stoppé les antidépresseurs dans les 6 mois précédant la grossesse. 2. femmes ayant utilisé des antidépresseurs durant 6 mois avant la grossesse et les arrêtant au deuxième ou troisième trimestre. 3. femmes ayant augmenté l'usage d'antidépresseurs durant les 6 mois précédant la grossesse et les arrêtant au deuxième ou troisième trimestre. 4. femmes sous antidépresseurs avant et tout au long de la grossesse. L'âge moyen de ces femmes à la naissance de leur enfant était d'environ 30 ans. Leur santé mentale a été analysée en post-partum. Il est apparu que 2,6 % (1 078 sur 41 475) et 4,3 % (705 sur 16 459) des femmes, respectivement au Danemark et en Norvège, ont été admises aux urgences psychiatriques durant leur post-partum. 

Parmi les résultats de ce travail : par rapport à la population de femmes poursuivant la prise d'antidépresseurs au cours de leur grossesse, la population 2 ayant arrêté ces médicaments présentait un surrisque modéré de survenue de dépression postpartum. Ce surrisque était plus important chez les patientes avec des antécédents psychoaffectifs.

Ainsi, « chez les femmes atteintes de troubles graves de santé mentale et qui sont stabilisées sous antidépresseur, ont un avantage à continuer leur traitement accompagné de conseils thérapeutiques personnalisés, tout au long de la grossesse », concluent les auteurs cette étude.


Source : lequotidiendumedecin.fr