Étude

La vaccination serait efficace contre le Covid long

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Publié le 17/02/2022
D’après une revue de la littérature de l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA), les individus vaccinés contre le Covid-19 seraient deux fois moins à risque de développer une forme prolongée de la maladie que les non vaccinés. La vaccination pourrait aussi avoir un petit effet bénéfique sur l'intensité, le nombre et la durée les symptômes persistants une fois ceux-ci installés.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

La vaccination contre le Covid-19, que ce soit par Comirnaty (Pfizer), Spikevax (Moderna), Vaxzevria (AstraZeneca) ou même par le vaccin Janssen, protège bien des symptômes prolongés d’infection à SARS-CoV-2. C’est ce que confirme une revue de la littérature publiée par l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (United Kingdom Health Security Agency, UKHSA).

Tandis que d’après une récente étude américaine, près d’un tiers des sujets de plus de 65 ans infectés par le SARS-CoV-2 pourrait présenter des symptômes prolongés de Covid-19, la capacité des vaccins à prévenir ces formes longues de la maladie reste incertaine. En effet, les données concernant l’efficacité de la vaccination contre le Covid-19 long, « qu’ils soient administrés avant une infection éventuelle à SARS-CoV-2 (efficacité contre l’incidence du Covid-19 long) ou après [la contamination et le développement d'une forme persistante] (efficacité pour réduire ou éliminer les symptômes prolongés) » sont encore peu été étudiées, déplorent les auteurs du présent travail.

Une protection de 50 % contre le Covid long

Pour avancer sur cette question, ils ont donc conduit « un examen rapide des preuves disponibles ». Dans le cadre de cette revue de la littérature, ils se sont penchés sur 15 études anglaises ou internationales conduites jusqu’à janvier 2022. « Huit des études de cette revue s’intéressaient à l’effet des vaccins administrés avant l’infection, […] le reste de ces investigations étudiaient les effets de la vaccination chez des personnes qui présentaient déjà des symptômes de Covid long », détaille le UKHSA.

Résultat : complétée avant toute infection à SARS-CoV-2 éventuelle, la primovaccination permet bien d’éviter l’apparition de symptômes prolongés de Covid-19. « Les personnes qui ont contracté le Covid-19 [après avoir] reçu deux doses de vaccin de Pfizer, d’AstraZeneca ou de Moderna ou une dose de vaccin Janssen s’avèrent moitié moins à risque que les personnes non vaccinées ou incomplètement vaccinées de développer des symptômes de Covid-19 durant plus de 28 jours », rapporte l'agence britannique. Fait rassurant, les performances de vaccins contre le Covid long semblent relativement prolongées, ce type d’effets ayant été décrit jusqu’à 6 mois après l’infection.

Une efficacité préventive plus importante chez les adultes âgés

À noter toutefois un résultat inattendu. Une fois n’est pas coutume, cette efficacité préventive contre les symptômes post-covid-19 semble plus importante chez les personnes de plus de 60 ans que chez les plus jeunes (19 à 35 ans).

Concernant l’efficacité des vaccins chez des patients déjà atteints de Covid long, les résultats sont également dans l'ensemble plutôt positifs. Si bien que le UKHSA conclut en la capacité des vaccins à réduire en intensité, en nombre et en durée les symptômes prolongés chez les personnes déjà touchées par le Covid long. 

Cependant, la plupart des patients verraient en fait leurs symptômes inchangés après la vaccination. « Dans les […] études rapportant des changements après la vaccination chez les personnes atteintes de Covid long, il y avait [en fait] une plus forte proportion (jusqu’à 70 %) de personnes qui rapportaient des symptômes inchangés », admettent les auteurs. Au total, parmi les patients déjà atteints de Covid long, seuls 23 % signaleraient une amélioration de leur état de santé après le vaccin, contre 15,4 % pour les non vaccinés.

Par ailleurs, les performances thérapeutiques des vaccins contre un Covid long déjà installé dépendraient de leur délai d'administration. « Les patients vaccinés précocement après le diagnostic étaient bien moins susceptibles de rapporter des symptômes de Covid-19 long que ceux vaccinés plus tardivement », détaillent les auteurs.

Quoi qu’il en soit, pour le UKHSA, ces effets de la vaccination contre le Covid long « s’ajoutent [aux autres] bénéfices des vaccins préventifs du Covid-19 ». Et ce, bien que cette revue de la littérature présente des limites, la plupart des études analysées étant observationnelles et pouvant souffrir notamment de biais de recrutement ou liés à des définitions hétérogènes du Covid long.


Source : lequotidiendumedecin.fr