L’information autour du risque cardiovasculaire et rénal se précise favorablement pour les donneurs vivants de rein à la suite d’une nouvelle étude australo-canadienne qui conclut à une absence de surrisque d’hypertension artérielle (HTA) dans les sept ans qui suivent le don.
Menée dans 17 centres hospitaliers et une très large cohorte de patients, cette étude clinique prospective s’est penchée sur plusieurs aspects de la santé des donneurs vivants de rein après l’intervention : le risque d’HTA, le risque d’albuminurie et le rythme de déclin du débit de filtration glomérulaire (DFG). Les résultats sont publiés dans le Jama.
Après l’ajustement des valeurs aux variations des normes biologiques selon l’âge, les conclusions sont positives. Le pourcentage de patients ayant développé une HTA durant le suivi de l’étude est identique entre les donneurs et les non-donneurs, soit 17 %. Plus largement, il n’y a pas eu de différence significative observée entre les groupes pour les variations de pression systolique, diastolique ou moyenne. Aucune différence notable n’est identifiée sur le risque d’albuminurie entre les deux groupes.
La seule fonction biologique caractérisée par des disparités est le débit de filtration glomérulaire. Une fois passée la chute du DFG des donneurs post-néphrectomie, son taux s’est stabilisé à 67 ml/min/1,73 m2 en moyenne à la fin de l’étude contre 91 ml/min/1,73 m2 pour le groupe témoin. Les donneurs se sont retrouvés plus fréquemment avec des occurrences de valeurs de DFG comprises entre 30 et 60 ml/min/1,73 m2, soit en deçà des valeurs seuil au cours de leur suivi.
L’information médicale, un axe central pour le progrès du don vivant
Dans un rapport de décembre 2023 sur le don de rein vivant, l’Agence de biomédecine manifestait la nécessité de confirmer les résultats encore incertains d’une méta-analyse qui concluait à l’absence de surrisque d’HTA dans les quinze ans suivant le don. L’étude du Jama complète les conclusions tirées des résultats initiaux. Elle reste limitée quant au temps de surveillance qui n’informe pas sur les risques cardiovasculaires qui peuvent se développer plusieurs décennies après un don d’organe, mais elle permet de renforcer l’information médicale auprès des patients concernés et des futurs donneurs vivants.
L’Agence de biomédecine encourage le don vivant, particulièrement pour le rein car il fait partie des meilleures options thérapeutiques envisageables, pour les patients en insuffisance rénale chronique terminale. L’un des leviers majeurs pour inciter sa pratique est de sensibiliser les donneurs potentiels. Il y a donc nécessité de disposer d’une information médicale à haut niveau de preuve pour les accompagner au mieux dans leur prise de décision et dans le suivi post-don.
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