Trois ans après des essais cliniques probants, les performances de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) du VIH à la demande se confirment en conditions de vie réelle. C’est ce que suggèrent, les résultats de l’étude Prévenir détaillés dans un communiqué de l'ANRS et présentés hier par l’infectiologue de l’AP-HP Jean-Michel Molina à l’occasion de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI).
Cette étude, lancée en mai 2017, avait en effet pour objectif d’évaluer, en comparaison aux performances de la PrEP en continu, l’efficacité et la tolérance de l’association emtricitabine – fumarate de ténofovir disoproxil (Truvada) utilisée avant et après des rapports sexuels à risque (PrEP à la demande) pendant une période longue, en vraie vie. Pour ce faire, plus de 3 000 volontaire franciliens d’Île de France à risque de contracter le VIH ont été recrutés et suivis pendant près de 2 ans en moyenne. « Presque la totalité d’entre eux (98,5 %) était des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes […] et près de la moitié des participants (49,5 %) a choisi de prendre la PrEP à la demande […], tandis que l’autre prenait la PrEP de façon continue (un comprimé tous les jours) », précise l’ANRS.
Des résultats identiques que ce soit en continu ou à la demande
Résultat : l’incidence du VIH s’est avérée très faible et similaire dans les deux bras de l’étude. Plus précisément, elle se chiffrerait d’après l’ANRS à 1,1 pour 1000 participants par année dans le groupe à la demande comme dans le groupe continu, seuls 6 participants – qui avaient en fait interrompu le traitement – ayant été infectés au cours de l’étude, rapporte l’ANRS. « Cela correspond à 361 infections par le VIH évitées en se rapportant à l’incidence de 6,6 % observée dans le bras placebo de l’essai ANRS IPERGAY [essai clinique mené il y a trois ans par l’ANRS] », calcule l’agence.
Une efficacité encourageante donc, et ce pour un profil de tolérance jugé « très satisfaisant ». Que ce soit dans le bras à la demande ou dans le bras continu, « aucun patient n’a dû interrompre la PrEP pour une toxicité rénale », se félicite en effet l’ANRS. Trois volontaires auraient tout de même dû suspendre le traitement prophylactique, mais pour des troubles d’ordre digestif (nausées, diarrhées), connus pour compter parmi les effets indésirables les plus fréquents du Truvada.
Autre fait rassurant : sur les 3000 participants, seul un cas de résistance à l’emtricitabine a été détecté, le sujet concerné « ayant repris la PrEP avant de vérifier l’absence d’infection par le VIH ».
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