Ecologie

0,3 % des dépenses générales de l'Etat sont consacrées à la santé environnementale

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Publié le 23/03/2023

Crédit photo : GARO/PHANIE

Le montant est dérisoire. Les crédits affectés à la santé-environnement s'élèveraient à 0,3 % des dépenses du budget général. Certes selon les différentes institutions impliquées dans la rédaction du dernier rapport de l'Igas, ce pourcentage est vraisemblablement minoré. Mais face à ce qui relève d'une urgence, l'État devrait pouvoir mieux faire. Dans ce budget, les missions Agriculture, Recherche et Écologie se taillent la part du lion avec plus de 80 % des financements. Quant à la Sécurité sociale, sa contribution annuelle est estimée à près de 200 millions d'euros en finançant notamment Santé publique France et le Fonds d'intervention (FIR) des agences régionales de santé. Les collectivités territoriales hors region sont davantage impliquées que l'État dans cette thématique avec 2 % du budget. En revanche, l'effort des régions  (0,35 %) est en ligne avec celui de l'État. 

Nouvelle gouvernance

Au-delà des ressources financières, le rapport appelle à une nouvelle gouvernance. En premier lieu, et en accord avec des précédents rapports, le concept d'une seule santé devrait être substitué à celui de santé-environnement. L'un des bénéfices serait de disposer d'un pilotage interministériel rattaché au niveau du Premier ministre, évolution suggérée à la fois par le CESE (Conseil économique social et environnemental) ou le HCSP (Haut Conseil de la santé publique). D'autant qu'à ce jour, la direction de cette thématique apparaît insuffisamment coordonnée. « Aucune structure de coordination interministérielle pérenne n'existe aujourd'hui. Tout au plus existe-t-il un comité de pilotage du PNSE (Plan national santé environnement) et des réunions thématiques organisées entre directions des différents ministères », s'étonnent les rédacteurs. À cet égard, le rapport affiche une grande prudence sur les effets à long terme du PNSE 4 installé en 2021. Les logiques ministérielles ne favoriseraient guère la convergence sur les enjeux de la santé-environnement, notent avec un sens certain de la litote les rapporteurs. Afin de suivre l'exécution des objectifs, un cycle quadriennal de la politique « une seule santé », est préconisé. Bref comme dans de nombreux autres documents d'inspection, est dénoncée l'absence d'une politique volontariste définie à un échelon interministériel qui se fixerait des objectifs précis. Serait-ce aujourd'hui hors de portée ? 

 

rapport Moyens et gouvernance de la politique de santé environnement Pascal Hendrikx (CGAAER), Agnès Mouchard (CGEDD), Nicolas Cloüet (IGA), Dominique Giorgi, François Maury (Igas), Sabine Carotti (IGESR), Vincent Lidsky (IGF).


Source : lequotidiendumedecin.fr