Brève

Agnès Buzyn : "La diffusion de [mes] propos tronqués a contribué à la propagation de menaces de mort sur les réseaux sociaux"

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Publié le 24/09/2020
Agnès Buzyn, l'ancienne ministre de la Santé, s'est montrée très combattante, très précise, parfois ironique lors de son "interrogatoire" par la commission des affaires sociales du Sénat le 23 septembre dernier. Elle est notamment revenue sur ses propos de fin janvier qui ont été tronqués. Verbatim.
Covid-19

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Agnès Buzyn convoquée par la commission d'enquête du Sénat a apporté son lot d'émotions le 23 septembre dernier (cf. vidéo). Elle cite le Pr Gilles Pialoux dans son dernier livre qui a pris sa défense : "Cette phrase [d'Agnès Buzyn] a souvent été tronquée, détournée, associée à des attaques insupportables teintées d'antisémitisme et de complotisme contre la ministre une fois ses fonctions quittées." Et Agnès Buzyn de renchérir : "Je ne peux pas dire mieux. La diffusion permanente de propos tronqués a grandement contribué à la propagation de menaces de mort dont j'ai fait l'objet sur les réseaux sociaux depuis six mois." Agnès Buzyn répondait alors à la sénatrice et rapporteure Catherine Deroche qui était revenue sur les déclarations de l'alors ministre de la Santé en janvier dernier.

À l'Assemblée nationale, elle avait expliqué que le risque épidémique à cette date est faible mais peut évoluer. D'où sa décision de s'exprimer devant les Français tous les jours. Ensuite, le 24 janvier, suite à une conférence de presse sur le dossier des retraites, elle a répondu à une question sur le coronavirus : "En termes de risque pour la France, les analyses de risque sont modélisées régulièrement par des équipes de recherche. Le risque d'importation depuis Wuhan est modéré. Il est maintenant pratiquement nul car la ville est isolée. Les risques secondaires autour d'un cas importé sont très faibles ainsi que les risques de propagation du coronavirus. Cela peut évoluer dans les prochains jours s'il apparaissait que plus de villes en Chine ou plus de pays sont concernés." 

Sans s'appesantir sur ses propos d'alors, Agnès Buzyn insiste sur les décisions qu'elle a aussitôt prises. Le lendemain de cette conférence de presse, soit le 25 janvier, elle adresse un message à son directeur de cabinet Raymond Le Moign. La ministre lui demande de préparer trois scénarios de virulence et de mortalité susceptibles de se produire en France et souhaite savoir le nombre de transport sanitaire, de respirateurs et équipements dans les hôpitaux. Ensuite, était donné le taux de mortalité de 3 % en Chine ("C'est beaucoup pour un virus qui a une cinétique de type grippal"), elle demande une réunion en urgence avec les principaux décideurs hospitaliers (doyens, présidents de CME, directeurs d'hôpitaux) et mandate le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de Reacting, afin de proposer des protocoles d'évaluation d'antiviraux qui seraient disponibles et susceptibles d'être efficaces sur le virus. Et de rappeler les propos du Pr Raoult à la même date : "Vous savez, le monde est devenu fou, il y a trois Chinois qui meurent et l'OMS s'en mêle, et ça fait une alerte mondiale".

 


Source : lequotidiendumedecin.fr