Covid-19 : la HAS donne son feu vert aux tests salivaires mais uniquement pour les patients symptomatiques

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Publié le 19/09/2020
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Crédit photo : MEHAU KULYK/SPL/PHANIE

« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle », a indiqué d’emblée le Pr Dominique Le Guludec en présentant vendredi soir le verdict de la HAS quant à la place des tests PCR salivaires dans la stratégie de lutte contre le COVID-19.

« La bonne nouvelle, c’est que, bien que le prélèvement salivaire soit un peu moins efficace que celui dans le nez, chez les personnes qui ont des symptômes leurs performances sont suffisantes pour être acceptables », a indiqué la présidente de la HAS lors d’une conférence de presse. La HAS donne donc un avis favorable à leur remboursement et à leur utilisation à visée diagnostique chez des malades symptomatiques (depuis moins d’une semaine), en le réservant de préférence aux personnes pour lesquelles le prélèvement nasopharyngé est difficile voire impossible (enfant et sujets âgés notamment, personnes ayant des troubles psychiques…).

Des performances insuffisantes en dépistage

En revanche, « les performances de ces tests ne sont pas suffisantes pour les utiliser en dépistage chez les personnes qui n’ont pas de symptômes ». La HAS ne recommande donc pas l’usage des tests PCR salivaires pour les personnes asymptomatiques en situation de dépistage

Très attendu, cet avis repose principalement sur les données intermédiaires de l’étude Covisal, menée en Guyanne et portant sur près de 700 patients. Ces résultats qui devraient être publiés très prochainement n’ont pas été détaillés lors de la conférence de presse. En population symptomatique, « on dépiste en gros les trois quarts des patients », a toutefois précisé le Pr Le Guludec. À l'inverse, en situation de dépistage chez des personnes asymptomatiques, « nous raterions trois malades sur 4 ».

En pratique, la PCR salivaire est réalisable à partir d’une pipette de salive ou d'un simple tube de crachat. Le prélèvement pourra être réalisé par tous les professionnels de santé mais aussi en auto-prélèvement par le patient lui-même. « Leur intérêt est de faciliter les prélèvements, de réduire les risques de contamination du personnel soignant et d'être moins désagréables pour les patients », résume la HAS. 

Pas de prescription médicale obligatoire

En revanche, l’examen proprement dit reste le même que pour la PCR nasopharyngée et ne peut être réalisé en dehors d’un laboratoire. Il ne s’agit donc pas de tests rapides, contrairement aux tests antigéniques qui détectent des protéines du virus via des anticorps, et pour lesquels la HAS devrait rendre un autre avis la semaine prochaine.

Si l’avis de la HAS est suivi, la PCR salivaire pourra être utilisée en routine dans les jours qui viennent, dès que la CNAM se sera prononcée sur le remboursement et que l’ANSM aura élargi le marquage CE de la PCR au prélèvement salivaire. Comme pour les autres tests, la prescription médicale n’est pas obligatoire pour le moment. Cependant, « le meilleur conseiller pour savoir quel est le meilleur test à réaliser c'est le médecin traitant », estime le Pr Le Guludec. 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr