Covid-19 : le pic de la troisième vague est-il vraiment passé ?

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Publié le 23/04/2021
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Pour Santé Publique France, l'apparente baisse des indicateurs pourrait en fait être liée à un recul du dépistage.

Pour Santé Publique France, l'apparente baisse des indicateurs pourrait en fait être liée à un recul du dépistage.
Crédit photo : GARO/PHANIE

À trois semaines de l'allègement annoncé des mesures, c’est un Jean Castex optimiste qui a pris la parole hier soir. « Le pic de la troisième vague semble […] derrière nous, et la baisse de la pression épidémique est engagée », a-t-il affirmé dès l’ouverture de sa conférence de presse.

De fait, en semaine 15 (du 12 au 18 avril), les indicateurs épidémiologiques ont enregistré une diminution, « suggérant un début de ralentissement de la circulation virale », rapporte Santé Publique France dans son dernier bilan. En particulier, à l'échelle nationale, le taux d’incidence du Covid-19 a baissé de 18 % la semaine dernière par rapport à la précédente.

Une tendance qui pourrait être « compatible avec l’hypothèse d’un effet bénéfique [du confinement aménagé] », juge l’instance. En effet, cette diminution de l'incidence est observée dans l'ensemble des régions, 7 à 10 jours après l'implémentation de la mesure sur tout le territoire métropolitain.

Une évolution attribuable au recul du dépistage ?

Cependant, pour Santé Publique France, il est encore trop tôt pour conclure définitivement au passage du pic de la troisième vague et à l’efficacité des dernières mesures.

Et pour cause : en semaine 15, le taux de dépistage a également diminué de 23 % par rapport à la semaine précédente. Or, puisque le recul du dépistage dépasse la chute du taux d'incidence, cela pourrait « biaiser la tendance évolutive vers une stabilisation voire une amélioration, qui ne correspondrait [alors] pas à la réalité », explique Santé publique France.

Perspective encourageante, « sur les derniers jours de données disponibles, les taux d’incidence et de dépistage semblent se stabiliser », rassure toutefois l’agence. Reste donc à surveiller l’évolution des indicateurs pour confirmer le recul de l’épidémie… et à comprendre cette chute du recours au dépistage. Pour Santé Publique France, ce phénomène pourrait être lié à l’arrêt des campagnes de dépistage en milieu scolaire lié à la fermeture des écoles - d’ailleurs, chez les 0-14 ans, le taux de dépistage a diminué de 45 %. À noter que l'agence n'évoque pas comme facteur explicatif le recours aux autotests, arrivés le 12 avril.

La pression hospitalière encore importante

Quoi qu’il en soit, Santé Publique France souligne que la pression épidémique reste élevée.

Avec 226 512 nouveaux cas en semaine 15, la circulation du virus reste en effet importante, que son recul soit confirmé ou non.

De même, avec, au 20 avril, 31 147 personnes hospitalisées, dont 6 000 en soins critiques, la pression sur le système hospitalier se maintient également à un niveau élevé. Et ce même si le nombre d’hospitalisations et de nouvelles admissions en réanimation ont aussi baissé – respectivement de 4 et de 6 % – pour la première fois depuis plusieurs semaines.


Source : lequotidiendumedecin.fr