SARS-CoV-2

Covid-19 : l’Europe veut se coordonner sur la 4e dose de vaccin

Par
Publié le 30/03/2022

Alors que de plus en plus d’États membres de l’Union européenne (UE) adoptent la 4e dose de vaccin anti-Covid-19 selon des modalités très diverses, les ministres européens appellent à plus de coordination et demandent une recommandation européenne pour cette 2e dose de rappel. 

Les ministres européens de la Santé souhaitent se coordonner sur la mise en place d’une deuxième campagne de rappel de vaccin anti-Covid et notamment sur l’administration d’une quatrième dose aux séniors. C’est ce qui se dégage de la dernière réunion du Conseil de l’UE – actuellement présidé par la France –, qui s’est tenue à Bruxelles ce 29 mars.

En effet, les ministres de la Santé de l’Allemagne et de l’Italie ont réclamé des recommandations européennes sur le 2e rappel chez les personnes âgées de 60 ans. Une requête entendue par le Conseil puisque l’instance aurait, selon les déclarations d’Olivier Véran, « demandé à la Commission européenne de mener un travail de coordination avec les différents États membres, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’Agence européenne des médicaments (EMA) ». Une démarche qui devrait aboutir sous quelques jours, le ministre de la Santé français ayant fixé « un délai maximal d’une semaine de manière à ne pas perdre de temps ».

L'immunité conférée par la troisième dose en baisse

À l’origine de cette urgence à se prononcer sur la 4e dose : le rebond actuel de la circulation du SARS-CoV-2. Comme l’a rappelé lors du Conseil Stella Kyriakides, la commissaire européenne à la Santé, « le Covid-19 est toujours bien présent, avec des indicateurs en hausse dans plusieurs pays de l'UE y compris dans certains cas les hospitalisations et la mortalité ». Une situation d’autant plus problématique qu’une réduction de l’efficacité du premier rappel chez les séniors est aussi notée. « Des données scientifiques commencent à apparaître qui montrent une diminution de l'immunité conférée par la troisième dose quelque quatre mois après cette troisième dose chez les personnes âgées de 60 ans et plus », a affirmé Olivier Véran.

A contrario, selon le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, des données israéliennes montreraient qu’une 4e dose permettrait de réduire la mortalité de 80 %.

Pas de vaccin spécifique à Omicron attendu sous peu et justifiant de temporiser

En outre, les vaccins adaptés au variant Omicron, qu’il aurait été tentant d’attendre pour le rappel, tardent à arriver. « Je ne m'attends pas à ce que les nouveaux vaccins soient disponibles avant l'automne », a ainsi déclaré Karl Lauterbach malgré l'optimisme des laboratoires. BioNTech a notamment fait part mardi de son intention de « publier dans les prochaines semaines de premières données » d’essais cliniques, espérant « livrer (son) vaccin dès le début de l’été ».

Face à l’ensemble de ces constats, nombre d’Etats Européens ont déjà recommandé la 4e dose aux plus âgés. Mais ce, de façon très peu concertée, selon des modalités différentes. « Aujourd'hui on voit des États qui ont ouvert la quatrième dose aux plus de 75 ans, d'autres aux plus de 80 ans (…) un autre, les Pays-Bas, aux plus de 60 ans, d'autres ne l'ont pas encore ouvert », a détaillé Olivier Véran alors qu’en France, ce rappel supplémentaire est recommandé à tous les plus de 80 ans et résidents d’Ehpad ainsi qu’aux plus de 65 ans les plus vulnérables. En Allemagne, ce second rappel serait également ouvert aux personnels de santé. Des disparités qui ont de quoi « créer des interrogations légitimes », juge Olivier Véran.

D’autant qu’aux yeux de l’Agence européenne du médicament (EMA), l’instauration d’une 4e dose est encore prématurée. Pour rappel, le 17 mars, l’instance avait indiqué que le recul manquait encore pour recommander cette nouvelle dose en population générale.

La 4e dose autorisée dès 50 ans aux Etats-Unis

En dehors de l’UE, Outre-Atlantique, l'agence américaine des médicaments (FDA) a donné hier son feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna contre le Covid pour les personnes âgées de 50 ans et plus, quatre mois après leur troisième injection. 

(avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr