Sur le terrain, les acteurs n'ont pas attendu les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour suivre à domicile des patients contaminés par le coronavirus et sous oxygène.
Environ 30 000 patients Covid oxygéno-requérants ont été pris en charge à domicile et en Ehpad depuis le début de l'épidémie, représentant pour l'Assurance maladie un coût de 3 millions d'euros, a annoncé ce jeudi la Fédération des prestataires de santé à domicile (PSAD). « Nous avons équipé près de 20 000 personnes pendant la première vague et environ 10 000 pendant la seconde pendant une durée moyenne de 10 jours », observe Charles-Henri des Villettes, président de la fédération, qui revendique le rôle d'acteur-clé dans le retour à domicile des patients contaminés.
Ce suivi concerne très majoritairement des malades Covid en sortie l’hôpital et de manière exceptionnelle des patients oxygéno-requérants non hospitalisés (avec des besoins en oxygène inférieurs à 4 L/min).
Matériel installé en moins de 4 heures
Concrètement, les prestataires mettent à disposition le matériel (dans les 4 heures après la demande des médecins), le plus souvent un concentrateur et un saturomètre, et assurent leur maintenance 24h/24 et 7J/7. Les PSAD expliquent au malade et à son entourage le fonctionnement du dispositif. Le suivi du patient est assuré par téléphone une à deux fois par jour par le centre hospitalier ou une plateforme médicale d’appel. Deux à trois fois par jour, des infirmiers libéraux assurent la surveillance, les soins et la dispensation des médicaments et préviennent le médecin généraliste ou l’établissement si besoin (l'intégration de dispositifs médicaux connectés permettant un suivi à distance est en projet).
Le secteur, qui emploie 30 000 salariés, a enregistré une forte baisse d'activité pendant l'épidémie, qui pourrait représenter 200 millions d'euros pour 2020 et 2021 (avec une chute de 80 % pour l'équipement de patients diabétiques et dans l'apnée du sommeil). Les prestataires de soins à domicile ont cependant investi 8 millions d’euros pour s'équiper de 15 000 nouveaux concentrateurs d'oxygène.
Et même si l'activité du suivi de patients Covid sous oxygène à domicile s'effectue aujourd'hui à perte pour les prestataires (au tarif de 43 euros par semaine), Charles-Henri de Villettes ne regrette pas l'engagement des PSAD dans la lutte contre l'épidémie. « Les prestataires de santé à domicile ont su mobiliser leurs capacités logistiques et s'organiser pour contribuer à soulager les hôpitaux dans le cadre de la crise sanitaire », s'enorgueillit-il.
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