Attention au risque d'éruption cutanée grave au début d'un traitement par lamotrigine, rappelle l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), ce 4 juillet, précisant la conduite à tenir pour les professionnels de santé.
La lamotrigine (Lamictal et génériques) est indiquée dans la prise en charge de l’épilepsie (en monothérapie ou en association, parfois dès 2 ans quand les crises sont associées à un syndrome de Lennox-Gastaut) et des troubles bipolaires (en prévention des épisodes dépressifs). Parmi les effets indésirables rares connus, peuvent survenir des éruptions cutanées sévères pouvant conduire au décès, généralement dans les deux premiers mois de traitement. Il s’agit des syndromes de Stevens-Johnson, de Lyell (ou nécrolyse épidermique toxique) et du Dress (syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques).
Respect de la titration
L'ANSM invite les médecins à respecter la titration nécessaire pendant les quatre premières semaines de traitement, lorsque la lamotrigine est utilisée en monothérapie.
En cas d'association à l’acide valproïque ou ses dérivés (valpromide, divalproate), le risque d’éruption cutanée est augmenté compte tenu d’une interaction pharmacocinétique : cette association est donc déconseillée.
Lorsqu'elle est néanmoins nécessaire, l'ANSM recommande une titration prudente. Chez l'adulte, elle doit s'étaler sur six voire 10 semaines : « la posologie initiale de lamotrigine doit être réduite de moitié (12,5 mg, soit un comprimé de 25 mg un jour sur deux pendant deux semaines), puis 25 mg/jour pendant deux semaines, puis, selon la réponse clinique, augmentation de la posologie par paliers de 25 mg toutes les deux semaines jusqu’à atteindre la posologie d’entretien », lit-on.
Chez l’enfant, la posologie initiale de lamotrigine doit être réduite de moitié (0,15 mg/kg/jour pendant deux semaines).
Arrêt immédiat si imputabilité suspectée
Tous les patients (adultes et enfants) qui développent une éruption cutanée sous lamotrigine doivent être rapidement évalués, sur le plan dermatologique et allergologique, et la lamotrigine doit être arrêtée immédiatement si son imputabilité est suspectée, poursuit l'ANSM, et ne pas être réintroduite si le lien est confirmé.
Les professionnels sont invités à déclarer immédiatement tout effet indésirable suspecté auprès de leur centre régional de pharmacovigilance.
Quant au patient, il doit conserver une carte l'avertissant du risque d’éruption cutanée grave associé à la lamotrigine et consulter son médecin ou les urgences en cas d'éruption cutanée ou rougeur, fièvre, symptômes pseudo-grippaux, gonflement du visage, apparition de ganglions, irritation de la bouche ou des yeux, bleus ou saignements inattendus, gorge douloureuse.
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