Brève

Grippe, les hospitaliers grondent

Par
Publié le 12/01/2017
visuel urgences

visuel urgences
Crédit photo : BURGER/PHANIE

« Sous tension, mais pas débordés », c'est le résumé de l'intervention de Marisol Touraine du jeudi 12 janvier qui a qualifié la situation des hôpitaux. La ministre s'est voulue rassurante, alors que la veille elle avait eu des propos alarmants, évoquant un bilan « probablement lourd en perspective ».

Problèmes d'organisation

Et pourtant, selon François Bourdillon, le directeur de l'Agence Santé publique France, « le pic devrait être atteint la semaine prochaine ». Des problèmes d'organisation ont été relevés dans un certain nombre d'hôpitaux comme le CHRU de Lille, les hôpitaux de Montélimar, Grenoble, Nice... qui font état d'une saturation des urgences et parfois d'un manque de réactivité des directions des établissements face à la situation dégradée vécue par les personnels.

Défaut d'anticipation du gouvernement

Quant à la Fédération hospitalière de France, elle déplore le défaut d'anticipation du gouvernement qui n'a pris conscience de l'ampleur de la situation que cette semaine. Cette situation selon la FHF est une conséquence des « limites de la politique de suppression de lits et d'économies au rabot ». L'organisation hospitalière attire l'attention sur l'importance du lien ville/hôpital et l'insuffisante régulation de notre système de santé. Sur ce dernier point, les déprogrammations d'activité ne devraient pas peser uniquement sur les établissements publics. Et enfin la FHF insiste sur la nécessité d'une politique de prévention et de vaccination forte sur le territoire.

Hôpital sous tension

C'est pourquoi après une réunion en cellule de crise à l'Elysée ce jeudi 12 janvier, la ministre a appelé à la poursuite de la vigilance et de la mobilisation. Quelles mesures ont été prises ? Selon la ministre, environ 190 établissements ont mis en place des mesures du plan « Hôpital en tension » qui consiste à « ouvrir des lits supplémentaires, rappeler du personnel, transformer des lits d'hospitalisation de jour en hospitalisation permanente ». Il a été également demandé à trente autres établissements de reporter leurs activités médicales ou chirurgicales non urgentes afin de mieux accueillir les patients malades de la grippe.

Surmortalité

En quatre semaines, selon le réseau de surveillance Sentinelles 784 000 personnes ont consulté un médecin pour la grippe. Selon l'agence Santé publique France, sur la semaine 52 (26 décembre au 1er janvier) ont été enrgistrés 1 612 décès dus à la grippe à partir de la certification électronique. En 2015, la surmortalité due à la grippe avait provoqué le décès de 18 300 personnes supplémentaires, essentiellement chez les personnes âgées de plus de 65 ans.


Source : lequotidiendumedecin.fr