La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES, ministère de la Santé) public ce mercredi son panorama des établissements de santé (édition 2019 pour l'année 2017).
Au 31 décembre 2017, le secteur hospitalier français était constitué de 3 046 structures disposant de capacités d’accueil en hospitalisation à temps complet (comptées en lits) ou à temps partiel (sans nuitée, comptées en places) : 1 364 établissements publics ; 1 002 cliniques privées à but lucratif ; et 680 structures privées à but non lucratif, dont 21 centres de lutte contre le cancer.
Le secteur hospitalier a pris en charge 12 millions de séjours et 119,3 millions de journées en 2017 (-0,8 % par rapport à 2016) en hospitalisation complète et 16,8 millions de journées en hospitalisation partielle (+2 %). Revue de détails.
Urgences : 21,4 millions de passages, record de fréquentation
En pleine crise des urgences, la DREES confirme un nouveau record de fréquentation dans les 713 services d'urgences adultes et pédiatriques en 2017 (six de moins qu'en 2016), qui ont pris en charge 21,4 millions de passages, soit 2,1 % de plus qu'en 2016. Ces services sont répartis dans 637 hôpitaux et cliniques – certains établissements pouvant avoir une double autorisation pour des urgences généralistes et des urgences pédiatriques.
Nombre d'établissements de santé sièges de services d'urgences en 2017
selon le statut et l'autorisation
La progression de l'activité (+2,1 %) d'une année à l'autre valide une tendance observée depuis 20 ans, notent les experts de Ségur. En 1996, le nombre de passages enregistrés était de seulement 10,1 millions. Les services accueillent en moyenne 30 100 patients par an. 18 % des passages sont pris en charge par le secteur privé.
Les petites unités prédominent sur la carte sanitaire. 20 % des services d'urgences prennent en charge moins de 15 000 passages par an et 61 % d'entre elles moins de 30 000. À l’opposé, 23 % des structures assument 40 000 passages par an et traitent 45 % de l'ensemble des passages.
Côté régulation, la DREES recense 101 SAMU et 390 SMUR.
Hospitalisation à temps complet : moins de 400 000 lits
En 2017, les établissements de santé comptent un peu moins de 400 000 lits d'hospitalisation à temps complet, soit 69 000 lits en moins qu'en 2003 et même 100 000 lits en une vingtaine d'années...
Ce mouvement traduit le virage ambulatoire enclenché par les pouvoirs publics et l'évolution de la prise en charge vers des alternatives à l'hospitalisation à temps complet, confirme la DREES. Les lits des unités de soins de longue durée (USLD) ont le plus fortement diminué, passant de 80 000 à 32 000 lits en 14 ans, en raison de la transformation de certaines unités en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
À l’inverse, dans le secteur des soins de suite et de réadaptation (SSR), le nombre de lits est passé de 92 000 en 2003 à 106 000 en 2017. En psychiatrie, le nombre de lits est stable depuis 2007 (57 000 lits) après avoir subi des coupes de 3 500 lits sur cinq ans.
La DREES confirme en parallèle la bonne santé de l'hospitalisation à temps partiel, passée de 49 000 places en 2003 à 75 000 en 2017. À noter : la progression de 14 000 places en plus en médecine chirurgie et obstétrique, pour l'essentiel concentrée entre 2003 et 2013.
Maternité : 502 établissements, soit 17 de moins qu'en 2016
La France comptabilise 502 maternités en 2017, soit 17 de moins qu'en 2016 : 202 maternités de type 1 (avec un service d'obstétrique uniquement) ; 233 de type 2 (services d'obstétrique et de néonatologie) et 67 de type 3 (avec en sus un service de réanimation néonatale).
Elles totalisent 15 900 lits et ont réalisé 756 000 accouchements en 2017. Les maternités de type 2 et 3 concentrent 75 % des lits et même 79 % des accouchements, données qui vont dans le sens de la démédicalisation subie par les petites maternités en difficulté croissante pour trouver anesthésistes et obstétriciens. Seules 4 % des maternités prennent en charge moins de 300 accouchements dans l’année, alors que cette proportion était de 12 % en 1996.
Ces chiffres confirment le mouvement de concentration hospitalière – particulièrement dans le public – dont les maternités des hôpitaux locaux ont été le plus victimes. Le nombre de lits a quasiment été divisé par deux en trente ans, alors que la natalité est restée dynamique sur la même période. Cela s'explique par une forte augmentation du taux d’utilisation des lits des maternités, passé de 22 à 47 accouchements annuels par lit en moyenne entre 1975 et 2017. Parallèlement, la durée moyenne de séjour a diminué de 8 jours en 1975 à 4,6 jours en 2017.
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