Infections invasives à streptocoque A : de nouvelles recommandations en réponse à la hausse des cas

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Publié le 03/10/2023
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Alors que l’incidence des infections à streptocoque augmente depuis fin 2022, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) met à jour les recommandations de 2005 relatives à la conduite à tenir autour d’un cas d’infection invasive à streptocoque du groupe A (SGA).

Dans ce nouveau document, le HCSP propose de nouvelles définitions de cas (confirmé et probable) d’infection invasive à streptocoque du groupe A (IISGA), de sujet contact, de cas groupés d’IISGA et de cas groupés d’infection non invasive à SGA.

Place élargie pour le Trod

Nouveauté : le HCSP précise que les Trod (test rapide d’orientation diagnostique) antigéniques sur tissu profond et les tests d’amplification génique peuvent être utilisés en complément de la culture pour le diagnostic d’IISGA.

Un cas est ainsi dit confirmé en cas de détection de S. pyogenes « par culture, Trod ou technique moléculaire (amplification génique) dans un tissu normalement stérile comme le sang, le liquide cérébro-spinal (LCS), un épanchement articulaire, pleural, ou péricardique, l’os, l’endomètre ou les tissus profonds lors d’une intervention chirurgicale ».

Un cas est dit probable en cas de tableau clinique grave (choc, fasciite nécrosante, pneumonie ou pleurésie, arthrite septique, méningite, péritonite, ostéomyélite, myosite, infection puerpérale) avec détection de S. pyogenes par culture, Trod ou technique moléculaire « dans un tissu normalement non stérile » (gorge, crachats, placenta, voies génitales, plaies, abcès cutanés ou sous-cutanés) ou avec un lien épidémiologique avec un cas confirmé, sans qu'une autre étiologie ne soit retrouvée.

L’antibiothérapie des IISGA repose sur l’utilisation d’amoxicilline souvent associée à la clindamycine. L’intérêt des immunoglobulines intraveineuses et de la chirurgie (dans les infections nécrosantes des tissus mous) est également explicité.

Sujets contacts à risque

Pour les sujets contacts d’un cas d’IISGA (c’est-à-dire les personnes ayant eu des contacts rapprochés prolongés ou répétés avec le cas index de 7 jours avant le début des signes jusqu’à 24 heures après le début de l’antibiothérapie), l’antibioprophylaxie doit être prescrite chez les personnes à risque « le plus tôt possible après le diagnostic chez le cas index » (au mieux dans les premières 24 heures), et jusqu’à 10 jours après le diagnostic.

Sont ainsi concernés par l'antibioprophylaxie : les femmes enceintes de plus de 37 semaines d’aménorrhée ; les nouveau-nés (jusqu’à 28 jours de vie) ; les femmes ayant accouché dans les 28 jours précédents ; les personnes âgées de plus de 65 ans ; les personnes ayant une varicelle dans les 7 jours qui précèdent le début des signes chez le cas index et jusqu’à 24 heures après le début de l’antibiothérapie du cas index ; les personnes vivant dans des conditions particulières de précarité (personnes sans domicile fixe par exemple) ; mais aussi « l’ensemble des sujets contacts vivant sous le même toit qu’un cas, lorsqu’un d’entre eux nécessite une antibioprophylaxie ».

L'antibioprophylaxie repose sur l'amoxicilline, les macrolides ou apparentés ou les céphalosporines de 1re génération.

Enfin, le HCSP précise les modalités de la prévention de la transmission des infections à SGA (hygiène) et la conduite à tenir devant des cas groupés d’infection invasive et non invasive à SGA avec signalement obligatoire à l'agence régionale de santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr