Devant 400 généralistes au congrès de MG France

À La Grande Motte, Buzyn VRP de Ma santé 2022

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Publié le 03/06/2019
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Crédit photo : Jean-Christophe Calmes

Placé sous le signe de la mutation de la profession, le huitième congrès du syndicat MG France a reçu le vendredi 31 mai la visite très attendue de la ministre de la Santé. « Ma venue est un geste normal. J’ai besoin d’échanger avec les médecins généralistes sur le sens de la réforme que je porte »  a déclaré Agnès Buzyn, qui a poussé les 400 médecins généralistes présents à La Grande Motte à s'engager dans la transformation du système de santé telle que conçue dans son plan Ma santé 2022. 

Alors que le projet de loi santé arrive en examen au Sénat ce lundi, la ministre de la Santé sait que ce congrès a une valeur de test pour prendre la température médicale sur deux textes conventionnels, deux piliers de Ma santé 2022, que les syndicats sont en train d'étudier avec leurs bases (pour une décision attendue mi-juin) : l’avenant 7 de la convention médicale sur les assistants médicaux et l’accord conventionnel interprofessionnel sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Négociés depuis janvier avec l’assurance-maladie, ces textes fixent les conditions de recrutement des assistants médicaux et de déploiement des collectifs libéraux sur le territoire. Pour l'instant, les syndicats ne font pas montre d'un enthousiasme délirant. « Les assistants médicaux ont été portés par le syndicat MG France. Et on ne peut pas a posteriori dire que cela n’est pas une avancée notable pour redonner du temps médical », a insisté Agnès Buzyn. Sur la CPTS, la ministre a également tenu à rassurer : « L’idée n’est pas de faire une usine à gaz. Nous allons être en accompagnement des médecinsJe peux entendre des hésitations mais cet accord doit déclencher une dynamique et pourra évoluer ». 

Améliorer la protection sociale

Quelles contreparties auront les médecins s'ils s'engagent dans ce pacte de confiance ? Pour faire face à la mutation de son exercice, la profession a besoin d'« une rénovation en urgence de l’exercice libéral », a réclamé le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. 

Cette « rénovation » doit en priorité se concrétiser par la revalorisation de la visite longue à domicile à 70 euros – la visite est à 35 euros aujourd’hui pour les visites non complexes. « Ça doit devenir une priorité du gouvernement », a martelé le généraliste d'Ifs (Calvados). Avant de s'engager, MG France réclame une protection sociale améliorée avec une réduction du délai de carence en cas d'arrêt maladie, des horaires de la permanence des soins avancés à 19 heures en semaine et incluant les samedis matin pour alléger la masse de travail des médecins, ainsi que le développement de l’exercice mixte. « Les médecins généralistes doivent travailler dans les hôpitaux de proximité, qui doivent en échange leur laisser une large place, notamment dans leur gouvernance », a précisé le Dr Battistoni.

Interrogée par le « Quotidien » sur les desirata de la profession, Agnès Buzyn n'a pas fermé la porte mais a rappelé la réalité économique du pays : « Avant d’augmenter la visite à domicile, je préfère que les médecins s’organisent pour qu’un nombre de patients chroniques soient suivis par d’autres professionnels de santé. Dans un deuxième temps, on pourrait éventuellement travailler à une revalorisation. On ne peut pas tout faire en même temps car l'ONDAM [objectif national de dépenses d'assurance-maladie, NDLR] est, je le rappelle, une enveloppe restreinte. »

 

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin: 9754