Peut-on réaliser un schéma vaccinal avec deux vaccins à ARNm de spécialités différentes (Pfizer-BioNTech et Moderna) chez un même patient sans perte d’efficacité ? Pour répondre à cette question, l’AP-HP vient de lancer, en partenariat avec l’Inserm, un essai randomisé multicentrique baptisé AP-HP-ARNCombi qui permettra de comparer « l’efficacité immunologique » du schéma vaccinal standard et de deux schémas mixtes (une injection de Comirnaty puis une dose de Moderna, ou l’inverse).
En pratique, les inclusions, qui ont commencé en fin de semaine dernière, devraient conduire 17 centres français à recruter 400 adultes ayant déjà reçu une première dose de vaccin à ARNm. Une seconde injection de l’un ou de l’autre des deux vaccins à ARNm disponibles leur sera alors proposée dans les 4 à 6 semaines. « Un prélèvement sanguin pour rechercher la présence d'anticorps spécifiques dirigés contre le virus SARS Cov-2 (virus de la Covid-19) sera réalisé avant la 2e dose puis quatre semaines plus tard », précise l’AP-HP dans un communiqué diffusé aujourd’hui.
Pas encore de données publiées
Alors qu’utiliser indifféremment l’un ou l’autre des deux vaccins à ARNm pour la deuxième dose pourrait faciliter l’organisation de la campagne vaccinale, aucune donnée scientifique ne semble encore disponible à ce sujet. De fait, dans un avis paru fin avril, la HAS citait seulement l’investigation anglaise Com-Cov (qui ne semble toujours pas terminée ni publiée), et appelait à « la mise en place rapide d’une étude clinique sur le sujet ».
Si c’est maintenant chose faite, en attendant les résultats de l’essai de l’AP-HP, les recommandations émises il y a plus d’un mois par la HAS s’appliquent encore. Ainsi, malgré la parenté des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna – qui délivrent le même antigène –, il faut encore « réaliser le schéma vaccinal complet avec le même vaccin à ARNm pour la première et la seconde dose, conformément à l’autorisation de mise sur le marché de ces vaccins ». Du moins dans le cas général. « Dans de rares situations (liées par exemple à une forte tension d’approvisionnement pour l’un ou l’autre des vaccins à ARNm) où la complétude du schéma vaccinal ne pourrait in fine être garantie avec le même vaccin à ARNm aux date et lieu prévus pour la seconde dose, il est dans l’intérêt de la personne de ne pas reporter cette seconde injection au-delà des 42 jours recommandés mais de recourir à un vaccin à ARNm de spécialité différente de celle qui a été administrée pour la première injection », prévoit tout de même l’autorité sanitaire.
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