Le don de sang est de plus en plus sûr. C’est globalement ce qui se dégage des données de surveillance des donneurs de sang en France sur la période 2019-2021, que Santé publique France a publié le 14 juin, à l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang.
Pour rappel, depuis 1993, Santé publique France coordonne la surveillance épidémiologique des donneurs de sang, en partenariat avec l’Établissement français du sang (EFS), le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), le Centre national de référence risque infectieux transfusionnels (CNR RIT) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Dans ce cadre, les données des donneurs recueillies par les établissements de transfusion – qui testent les dons pour le VIH, le VHB, le VHC, l’HTLV et l'agent de la syphilis, voire, en cas de facteurs de risques particuliers, le paludisme, la maladie de Chagas, le chikungunya, etc. – doivent être envoyées à l’agence. « Cette surveillance permet d’estimer la prévalence et l’incidence des infections transmissibles par le sang (VIH, VHB, VHC, syphilis) et le risque qu’un don soit infecté par ces infections », explique Santé publique France sur son site internet.
Le taux de positivité des dons pour le VHC divisé par 40 depuis 1992-1994
Résultat : sur un total de 8,5 millions de prélèvements réalisés sur la période 2019-2021, seules quelques centaines de dons se sont révélées contaminées. En effet, 178 se sont avérés positifs au VHC (soit un taux de prévalence de 0,21 pour 10 000 dons) et 350 pour le VHB (0,41 pour 10 000). Pour le VIH et l’HTLV, les contaminations se comptent même seulement en dizaines, 36 prélèvements (0,04 pour 10 000) ayant été confirmés positifs au VIH et 41 à l’HTLV (0,05 pour 10 000). Finalement, le pathogène le plus couramment retrouvé était l’agent de la syphilis, puisque près de 900 dons étaient concernés (1,1 pour 10 000).
Comme le suggère Santé publique France, ces chiffres témoignent d’une amélioration de la sécurité des dons. Puisque depuis 1992-1994, les taux de dons positifs à des pathogènes ont diminué. « Celui du VHC a été divisé par 40, celui du VIH par 11, celui du VHB par 9 et celui de l’HTLV par 4 », détaille l’agence, qui reconnaît que cette évolution sur près de 30 ans n’est pas calculable pour la syphilis, « la définition d’un don positif pour la syphilis ayant été modifiée en 2007 ».
Une modification de la sélection des donneurs à suivre dans le futur
Pour l’instance, cette diminution de la prévalence des dons contaminés est imputable à quatre phénomènes. « L’amélioration des tests de dépistage, l’évolution de l’épidémiologie de ces infections, l’amélioration de la connaissance par les personnes infectées de leur propre statut (…) (et) le renforcement de la sélection des donneurs de sang ».
À noter qu’en 2022, un des critères de sélection des donneurs de sang a disparu, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) étant éligibles au don depuis mars s’ils n’ont pas eu plus d’un partenaire sexuel au cours des quatre derniers mois, au même titre que les autres donneurs. « Cette nouvelle évolution de l’accès au don du sang aux HSH doit s’accompagner d’une surveillance renforcée des donneurs de sang afin de disposer d’un suivi en temps réel des indicateurs permettant de mesurer l’impact de cette dernière modification », souligne Santé publique France.
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