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MERS-CoV, quel risque au retour du Qatar ?

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Publié le 21/12/2022

Crédit photo :  MSM - stock.adobe.com

Les supporters de l’équipe de France qui se sont déplacés au Qatar risquent-ils de ramener du MERS-CoV (Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus) dans leurs bagages ? La question, soulevée lors du point presse de Santé publique France du 17 décembre, ne semble pas préoccuper particulièrement l’agence.

Certes, le MERS-CoV reste présent au Moyen-Orient et des cas sporadiques d’infection continuent d’être recensés dans la péninsule arabique, rapporte Sibylle Bernard-Stoecklin, épidémiologiste à Santé publique France.

De plus, des cas importés ont déjà donné lieu à une épidémie en dehors du Moyen-Orient. Comme le rappelait l’OMS mi-novembre (dans un point consacré à la situation en Arabie Saoudite), une « large épidémie » de 186 cas s’était déclarée en mai 2015 en Asie – avec 185 cas détectés en République de Corée et un en Chine – autour d’un cas index présentant « une histoire de voyage au Moyen Orient ».

MERS-CoV, peu de cas recensés au Qatar

Cependant, globalement, « la situation épidémiologique de ce virus chez l’Homme n’apparaît pas particulièrement préoccupante aujourd’hui », rassure le Dr Bernard-Stoecklin. L’incidence de l’infection au Moyen-Orient se révèle « inférieure ces dernières années au début des années 2010 », explique-t-elle. De fait, un pays connu pour être particulièrement touché par le pathogène tel que l’Arabie saoudite n’avait déclaré en 2022, à la date du 31 octobre, que 4 nouveaux cas confirmés, indique l’OMS.

Et le Qatar ne compte pas parmi les pays les plus à risque : la zone n’apparaît « pas très concernée » par le MERS-CoV, souligne l’experte. Car selon elle, un total de seulement 25 cas d’infection a été détecté au Qatar depuis l’émergence du virus. Et en 2022, le pays n’aurait enregistré que deux cas, « au printemps », précise-t-elle.

À noter par ailleurs que le MERS-CoV semble ne pas se transmettre aussi facilement que le SARS-COV-2. « Jusqu'à présent, les cas de transmission interhumaine (…) observés se sont produits suite à des contacts étroits et dans des établissements de soins de santé : en dehors du cadre de soins de santé, la transmission interhumaine a été limitée », résume l’OMS.

Les rassemblements en France plus à risque

En fait, dans l’Hexagone, les risques infectieux liés à la Coupe du monde semblent surtout liés à la diffusion des viroses hivernales respiratoires lors des rassemblements qui ont eu lieu sur le territoire national. « Tout regroupement de personnes, notamment dans des espaces confinés, représente un risque de propagation des agents pathogènes en général, et en particulier ceux qui se transmettent par voie respiratoire comme le SARS-CoV-2 ou la grippe », souligne le Dr Bernard-Stoecklin.

Quoi qu’il en soit, Santé publique France reste « vigilante » par rapport au MERS-CoV. Si des supporters venaient à développer une infection, « des conduites à tenir existent en France », rappelle l’épidémiologiste.


Source : lequotidiendumedecin.fr