Plus de 10 % des cancers en Europe seraient liés à l'environnement… et évitables

Par
Publié le 28/06/2022

Crédit photo : PHANIE

Plus de 10 % des cancers en Europe sont liés à la pollution environnementale et professionnelle sous diverses formes, considère l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) dans un rapport publié ce 27 juin. Un constat qui doit pousser à soutenir plus que jamais le plan « zéro pollution » du pacte vert pour l'Europe, assurent les responsables.

« L'exposition à la pollution de l'air, au tabagisme passif, aux rayons ultraviolets, à l'amiante, à certains produits chimiques et à d'autres polluants est à l'origine de plus de 10 % des cas de cancer en Europe », relève l'agence européenne dans un communiqué. Dans l'Union européenne (UE), 2,7 millions de personnes sont diagnostiquées d'un cancer chaque année et 1,3 million d'entre elles en décèdent. Le continent, qui représente à peine 10 % de la population mondiale, compte 23 % des nouveaux cas et 20 % des décès.

Pollution, radon, UV, tabac passif

Selon l'AEE, qui a étudié pour la première fois les liens entre le cancer et l’environnement en passant en revue les données scientifiques les plus récentes, la pollution de l'air (intérieur et extérieur) est responsable de 1 % des cas et d'environ 2 % des décès - une part qui monte à 9 % pour les cancers du poumon. Des études récentes ont également détecté « une corrélation entre l'exposition à long terme aux particules et la leucémie chez les adultes et les enfants », lit-on.

Le radon, un gaz radioactif naturel susceptible d'être inhalé notamment dans les logements peu aérés, est lui considéré comme responsable de 2 % des cas de cancers sur le continent, et d'un cas de cancer du poumon sur dix.

Les ultraviolets - d'origine principalement solaire mais aussi artificielle - sont responsables de près de 4 % de tous les cas de cancer, en particulier du mélanome, dont la fréquence a fortement augmenté en Europe au cours des dernières décennies.

L’exposition à la fumée de tabac ambiante, qui concerne 31 % des Européens, peut conduire à une augmentation du risque global de cancer de près de 16 % chez les personnes non-fumeuses.

Certaines substances chimiques utilisées sur les lieux de travail et libérées dans l'environnement sont également cancérigènes. Notamment le plomb, l'arsenic, le chrome, les pesticides, le bisphénol A et les substances alkylées per- et polyfluorées (PFAS), ou encore l'amiante, interdite depuis 2005 dans l'UE mais toujours présente dans certains bâtiments. L'amiante serait responsable, selon les estimations, de 55 à 88 % des cancers du poumon d’origine professionnelle.

Pacte vert européen et plan contre le cancer

Le fardeau des cancers d'origine environnementale pourrait être considérablement réduit en agissant sur la pollution et les comportements individuels, assure l'AEE.

« Tous les risques cancérigènes environnementaux et professionnels peuvent être réduits », a affirmé Gerardo Sanchez, un expert de l'AEE. « Les cancers dus à des radiations ou à des carcinogènes chimiques peuvent être réduits à un niveau presque négligeable », a-t-il assuré lors d'un point presse.

En sus du plan européen pour vaincre le cancer, « la réduction de la pollution grâce au plan d’action “zéro pollution” de l’UE et à la stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques, ainsi que la mise en œuvre rigoureuse d’autres politiques européennes existantes, contribueraient grandement à réduire le nombre de cancers et de décès », a enchéri Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE.

C.G. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr