Tests antigéniques : des généralistes dénoncent des rétentions par les pharmacies

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Publié le 23/11/2020
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

S’ils ne sont pas majoritaires parmi leurs confrères , certains médecins généralistes sont prêts à réaliser des tests antigéniques à leur cabinet. Mais ils rencontrent pour l’heure beaucoup de difficultés pour s’en procurer. Selon une enquête flash menée par Le Généraliste*, 46,6 % des omnipraticiens ayant cherché à s’approvisionner en tests antigéniques n’y sont pas parvenus. Et du côté de ceux qui s’en sont procuré, près d’un tiers affirme avoir rencontré des difficultés. Au total, 64 % des répondants ayant tenté de se doter de tests — qu'ils aient finis par en avoir ou non — confient avoir fait face à des difficultés.

Outre l’absence d’approvisionnement des pharmacies — contraignant certains médecins à appeler plusieurs officines avant d’en trouver une disposant de tests — et des délais de livraison pouvant atteindre jusqu’à deux semaines, certains praticiens affirment que des pharmacies gardent leurs stocks. À l'occasion d'une conférence de presse tenue la semaine passée, le Dr Philippe Vermesch, président du SML, s'était lui aussi inquiété de la « rétention des stocks de dépistage par les pharmaciens ». À l’instar des médecins, les pharmaciens sont eux aussi rétribués pour la réalisation de ces tests, à hauteur de 34,49 € (26 € pour l'acte et 8,49 € pour le test) par dépistage.

« Les médecins ne peuvent pas essuyer de refus », affirme le président de la FSPF

Contacté par Le Généraliste, le président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, Philippe Besset, condamne fermement ces agissements. « Qu’on soit bien clair : si un pharmacien agit de la sorte, c’est une faute déontologique, souligne-t-il. Notre mission première est la dispensation de médicaments et de produits de santé. Les officines doivent, et non pas peuvent, approvisionner les professionnels de santé. » « La seule chose qu’un médecin doit accepter d’entendre quand il contacte un pharmacien, c’est à quelle date il sera livré. Il est possible que le délai soit de quelques jours mais il ne peut pas essuyer de refus », ajoute le président de la FSPF. Celui-ci appelle les médecins à signaler à l’Ordre des pharmaciens les officines qui pratiqueraient la rétention de tests antigéniques.

Toutefois, Philippe Besset estime que ces cas de figure sont marginaux. « Hormis les difficultés logistiques, j’ai de nombreux retours me disant que tout se passe bien, affirme-t-il. Maintenant ça va mieux. Cela m’étonnerait qu’il y ait encore cette semaine des difficultés de cette nature. »

* Enquête flash menée du 18 au 23 novembre sur legeneraliste.fr. 227 personnes ont y ont répondu, dont 204 médecins généralistes. 80 % d'entre eux (163) ont indiqué avoir cherché à se procurer des tests antigéniques.


Source : lequotidiendumedecin.fr