Bientôt une nouvelle approche thérapeutique pour lutter contre le cancer du pancréas ? A Toulouse, une équipe Inserm (U1307) a testé avec succès chez l’animal un traitement reposant sur l’injection d’un virus oncolytique, c’est à dire capable d’infecter et de détruire spécifiquement les cellules cancéreuses.
Les chercheurs ont travaillé avec un virus dérivé d’Herpes simplex, génétiquement modifié pour le rendre inoffensif vis-à-vis des cellules saines de l’organisme mais capable de se répliquer spécifiquement dans les cellules cancéreuses du pancréas, et de les détruire. Testé in vitro, le virus s’est comporté comme attendu, n’affectant pas les cellules saines du pancréas mais se multipliant dans les cellules cancéreuses, se propageant dans les cellules malades voisines et les éliminant.
Les scientifiques ont ensuite injecté le virus génétiquement modifié in vivo, sur des tumeurs humaines greffées à des souris. Résultat : une unique injection du virus, associée à une chimiothérapie, a drastiquement réduit la taille des tumeurs, sans effet indésirable dangereux pour les animaux. Le traitement repose sur une injection intra-tumorale unique, car les chercheurs craignent qu’une seconde injection ne déclenche une réaction immunitaire rapide, qui entrainerait la neutralisation du virus.
Avec ces travaux, l’Inserm a apporté la preuve de l’efficacité de ce nouveau concept de traitement. « Il s’agit d’une nouvelle ère thérapeutique contre le cancer du pancréas », estime Pierre Cordelier responsable de l’étude et directeur de recherche au Centre de recherche en cancérologie de l’Oncopôle de Toulouse. « Plus rien ne s’oppose au lancement d’un essai clinique chez l’homme, si ce n’est l’organisation, la réglementation et le coût », conclut-il.
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