Une nouvelle sonde pour détecter les tissus cancéreux pendant la chirurgie

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Publié le 01/12/2016
cellules cancéreuses

cellules cancéreuses
Crédit photo : STEVE GSCHMEISSNER/SPL/PHANIE

Une sonde à fibre optique a été mise au point afin de distinguer les tissus cancéreux des tissus sains aux abords de la tumeur à extraire, et ce, en temps réel. Cette découverte, décrite dans une étude parue dans Cancer Research, pourrait beaucoup aider les chirurgiens lors des interventions afin qu’ils n’enlèvent pas trop de tissus sains. Elle permettrait également d’éviter une opération supplémentaire pour retirer ce qui reste de la tumeur laissée par erreur la première fois.

Une sonde qui détecte les cellules tumorales

Actuellement, les procédures au cours de l' ablation d'un cancer reposent surtout sur l’expérience et l’appréciation du chirurgien qui décident de l’étendue de la masse tissulaire à extraire aux environs de la tumeur. Malheureusement, il arrive qu’une seconde intervention soit nécessaire, « ce qui est assez traumatisant pour le patient, il a été montré que cela avait des effets délétères sur le long terme sur ses résultats », souligne le Dr Erik Schartner qui a dirigé les travaux.

Pour remédier à cette problématique, les scientifiques ont fabriqué une sonde qui détecte les cellules anormales pendant la chirurgie en mesurant leur pH car les cellules tumorales restent plus acides que les cellules saines. Plus précisément, cette sonde à fibre optique est dotée d’un indicateur de pH à son extrémité qui modifie la couleur qu’il émet en fonction du pH du tissu où l’appareil est placé.

Une nouvelle technique efficace

Les chercheurs ont testé l’efficacité de leur prototype lors de 4 mastectomies, 3 mélanomes métastatiques et pendant le curage axillaire d’une personne souffrant d’un cancer du sein récidivant. Après plusieurs mesures de ces échantillons, les chercheurs ont calculé que cette méthode permettait de différencier les cellules cancéreuses des tissus sains avec 88 % de sensibilité et 90 % de sélectivité. L’analyse anatomopathologique pour distinguer les zones saines et tumorales a servi de référence.

Les résultats s’avèrent donc très encourageants mais les recherches se poursuivent : « nous sommes actuellement en train d'obtenir plus d'échantillons de tissus excisés pour augmenter notre base de données, dans le but de faire avancer cette étude clinique dans un proche avenir », affirme le Dr Schartner. Néanmoins, Les scientifiques sont d’ores et déjà en train de discuter d’un potentiel développement commercial de cette sonde avec des partenaires industriels. « Parce qu'il est rentable d'avoir recours à cette méthode pour effectuer des mesures plutôt qu'à de nombreuses autres technologies médicales, nous voyons une claire opportunité pour une utilisation plus large de cette technologie dans les salles d'opération »


Source : lequotidiendumedecin.fr