E-santé

E-coaching : des solutions pour « bouger plus » utiles mais pas suffisantes

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Publié le 28/11/2016
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L’offre d’objets connectés et d’applications mobiles quantifiant l’activité physique est pléthorique. La tendance est désormais à l’e-coaching – intégrant de l’intelligence artificielle – pour autonomiser les personnes, comme l'a montré une conférence organisée en partenariat avec le Groupe Pasteur Mutualité (GPM).

Alors que les campagnes de santé publique peinent à stimuler l'activité physique, les dispositifs connectés constituent-ils des leviers efficaces, et surtout susceptible de présenter un intérêt médical ? Président du Groupe Pasteur Mutualité, le Dr Michel Cazaugade répond par l’affirmative. Ces outils connectés ouvrent selon lui « une phase extrêmement dynamique et porteuse », en offrant à chacun les moyens d’évaluer son niveau d’activité physique et surtout de se responsabiliser.

Président de la Société française de médecine de l'exercice et du sport (SFMES), le Pr Xavier Bigard est plus mesuré sur l’intérêt des objets connectés dans un cadre médical. Avant toute « prescription » de ces dispositifs, « il faut d’abord solliciter la motivation du patient en prenant en considération son histoire et son environnement familial et social », modère-t-il. Le seul fait de « déporter la motivation sur un moyen technologique n’est pas la bonne solution », met-il en garde. Aux yeux du Pr Bigard, les dispositifs connectés « de type fitness » restent des outils utiles, sans pour autant se substituer à l’accompagnement humain.

La startup « Fitnext » propose une solution d’e-coaching (sportif et nutritionnel) basée sur une intelligence artificielle adaptant les programmes de remise en forme selon les comportements des individus. « On part d’un bilan psycho-corporel d’une centaine de questions, et plus on utilise notre plateforme, plus l’intelligence artificielle devient précise dans l’accompagnement », assure Erwann Menthéour, fondateur de Fitnext. Le Dr Cazaugade (GPM) reste toutefois « prudent » vis-à-vis des algorithmes, faute de recul sur ce e-coaching qui « ne pourra s’inscrire que dans un projet thérapeutique ou préventif global ».

 

 

 

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9538