Identitovigilance : le numérique pour sécuriser la prise en charge

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Publié le 26/03/2021
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Éviter les erreurs, les doublons ou les retards : tel est l’enjeu de l’identifiant national de santé (INS) déployé cette année.

L’Identifiant national de santé (INS), mis en place en 2021, permettra de fiabiliser le référencement des données de santé et administratives de chaque patient. Le principe est simple : en finir avec les identifications inexactes ou variables et les risques d'erreurs (selon le nom de naissance ou le nom marital par exemple), grâce au recours à une clé unique et pérenne composé d’un matricule et de cinq traits d’identité issus de l’état-civil.

Projet socle de la feuille de route numérique, cet identifiant — mis à disposition des professionnels par le biais du téléservice INSi — sera utilisé pour toute donnée de santé transmise sous format papier ou flux dématérialisé. Déployé dans les établissements sanitaires et médico-sociaux ainsi que dans les cabinets de ville, l’INS se veut décisif pour prévenir toutes les erreurs d’identité, la création de doublons — lorsqu’une personne a deux dossiers dans la même structure — ainsi que le risque de collisions quand les informations de deux personnes se retrouvent dans le même dossier.

De fait, le défaut d’identitovigilance fait courir aux patients le risque d’une vraie perte de chance ou conduit parfois à des évènements indésirables graves : selon la dernière analyse de la Haute autorité de santé (HAS), les erreurs d’identité font partie, par exemple, des trois types d’erreurs médicamenteuses les plus fréquentes.

Un corpus documentaire complet (cadre juridique, scénarios de tests pour les éditeurs, guide d’implémentation) a été rédigé l'an passé. Et un référentiel national d’identitovigilance a été conçu par des experts en région. Pour Vincent Goutines, responsable informatique du centre hospitalier de Cahors, établissement pilote, l’INS est un « élément fort et supplémentaire pour fiabiliser l’identité », permettant d'« être sûr de soigner les bons patients ». En 2021, la priorité sera d’épauler les éditeurs et « d’intensifier l’accompagnement des structures et des professionnels », précise Elsa Créac’h, responsable de missions à l’Agence numérique en santé (ANS). Une campagne de communication sera lancée prochainement auprès des usagers.

 


Source : Le Quotidien du médecin