Une appli encyclopédique fondée par un ancien généraliste

L'aide au diagnostic en un clic (ou presque)

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Publié le 30/10/2017
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En 1984, le Dr Bernard Chassaing imagine sans le savoir et avec 30 ans d'avance une appli d'aide au diagnostic pour ses confrères généralistes.

Il est alors chef de service de médecine du petit centre hospitalier de Sarlat (Dordogne). Entre les internes et ses confrères hospitaliers, il ressent un besoin d'aide qui n'est jamais avoué. Ça ne se fait pas. Le Dr Chassaing se lance alors dans la rédaction d'une base de connaissance de 12 000 références qui prend la forme d'une encyclopédie en plusieurs tomes. Trois décennies plus tard, le praticien de 79 ans digitalise l'œuvre de sa vie, aidé de ses enfants médecin et spécialiste du monde numérique. AideDiag Expert est né. 

Détecter les complications

L'appli prend la forme d'une bibliothèque en ligne à entrées multiples, qui suit le déroulement d’une consultation. Le praticien indique tout d'abord les éléments cliniques et paracliniques identifiés chez son patient parmi une base de 5 000 signes, puis il s'oriente sur un diagnostic par déduction, en biffant les différentes propositions probalistiques déterminées par un algorithme (de type bayesien), classées de la plus fréquente à la moins fréquente. « L'idée est d'accompagner les médecins généralistes et spécialistes dans leur démarche diagnostique, pas de les remplacer, précise le Dr Chassaing. L'appli est aussi efficace pour aider les professionnels à détecteur les complications éventuelles chez leurs patients. Elle fait penser à des pathologies moins communes que d'autres. » Et si c'était de la triche, de la paresse intellectuelle ? Le fondateur de l'appli rejette la critique en bloc : « Le cerveau du médecin n'est pas à l'aise avec du multidiagnostic. Et si c'est de la triche, ça en est pour la santé du patient, ce qui ne mécontente jamais un praticien ! »

L'outil coûte 257 euros par an. « C'est le prix d'une consultation par mois », argumente le Dr Chassaing. Pour l'instant confidentiel (125 abonnés), le dispositif devrait prendre son essor grâce à sa nomination récente comme meilleure application santé 2017 du magazine « Le Généraliste ».

Anne Bayle-Iniguez

Source : Le Quotidien du médecin: 9614