Officine, observance, pharmacovigilance

Le médicament en voie d’hyperconnexion

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Publié le 29/02/2016
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De l’achat du médicament au signalement d’effets indésirables, en passant par l’observance, tout se digitalise et se connecte.

Identifier avant de s’y rendre, la pharmacie de quartier géolocalisée qui dispose du produit de santé que l’on recherche, c’est ce qu’est en train de développer le site « pharmanity.com » depuis février 2014. « Notre spécificité, c’est de référencer la disponibilité des produits en temps réel dans les officines. Pour cela, on se connecte à leur logiciel de gestion de stock. Cela permet au patient de trouver facilement les pharmacies de proximité qui correspondent à ses besoins », explique Samuel Mottin, pharmacien et co-fondateur de Pharmanity. Basée à Grenoble, l’entreprise a noué à ce jour des partenariats avec 241 officines dans toute la France, lesquelles ne proposent toutefois pas systématiquement de visionner le stock de leurs références et de réserver un produit. Ce service devrait entrer dans une autre dimension grâce aux partenariats en cours avec des groupements de pharmacies.

Toujours dans l’optique de faire gagner du temps au patient, la société Pharmao propose une application éponyme pour précommander ses médicaments en envoyant une photo de son ordonnance à la pharmacie la plus proche. Certaines officines mettant alors en place un comptoir en mode « drive », voire des bornes interactives « Pharmao ». Là encore, le service n’en est qu’à ses balbutiements avec une présence dans 150 villes. La géolocalisation est parfois approximative mais une toute nouvelle version de l’application « beaucoup plus moderne et fonctionnelle » doit être disponible dès cette semaine, indique Nicolas Schweizer, fondateur de Pharmao.

Compliance digitale

Dans le champ de l’observance des traitements, les applications mobiles permettant d’organiser un agenda de prise médicamenteuse avec rappels sont aujourd’hui plutôt nombreuses sur les stores android et IOS. Pour aller plus loin dans « l’engagement » du patient, certaines explorent la voie de l’ « e-coaching » en impliquant des proches, des aidants voire des professionnels de santé.

C’est le cas de l’application Medissimo qui permet de partager avec un « tiers de confiance » des données d’observance et de l’avertir en cas de non prise de médicament. Il peut ensuite entrer en contact avec le patient et l’inciter à être plus « compliant ». Cette application gratuite se connecte aux différents piluliers de la société grâce à un QR Code et il est par ailleurs possible d’intégrer manuellement une posologie avec des boîtes de médicaments classiques.

Dans cette même optique de « médicament connecté », la jeune société Electronic Alliance doit commercialiser dès la mi-mai ses boutons intelligents « Pill’Up » qui se fixent sur les emballages externes des médicaments et communiquent par bluetooth avec une application dédiée. Après avoir « lié » un bouton à un plan de traitement, le patient est averti du moment de prendre son médicament via une notification sur son Smartphone, ainsi qu’un signal lumineux du bouton fixé sur la boîte du médicament concerné. Une solution plutôt commode dans le cas des patients polymédicamentés. Comme Medissimo, l’application Pill’Up comporte une fonction d’e-coaching dans le but de favoriser l’adhérence thérapeutique du patient.

Pharmacovigilance communautaire

Enfin, s’agissant des effets indésirables, la société Eve-Drug développe le concept de la « pharmacovigilance participative ». Avec son application « My eReport » (doublée d’un site Web) elle permet aux patients et professionnels de santé de signaler très rapidement et précisément depuis leur smartphone un effet indésirable supposé en lien avec un médicament. Les déclarations sont transmises automatiquement de manière sécurisée au centre régional de pharmacovigilance habilité. Récompensée aux derniers Trophées de la santé mobile, l’application permet notamment de connaître le nombre de personne ayant pris le même médicament et ayant constaté un effet indésirable similaire.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9475