Remboursements, cotisations, stratégie : la MGEN à la relance après une année 2017 dans le rouge 

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Publié le 11/07/2018
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Crédit photo : S. Toubon

À l'occasion d'un point presse, la nouvelle direction de la MGEN a présenté les chiffres de son rapport d'activité sur 2017 et fait le point sur l'actualité du secteur. 

Roland Berthilier, président du groupe MGEN, s'est dit « favorable » à la philosophie de la réforme du reste à charge zéro mais pas à ses modalités décidées par le gouvernement. « La question du reste à charge zéro nous taraude depuis longtemps. On a mis en place notre premier réseau dentaire en 1991. Aujourd'hui, il existe un reste à charge car les tarifs des professionnels ne sont pas les bons. On aimerait aller plus loin que ce que propose le gouvernement », a-t-il indiqué. 

L'exercice 2017 a été délicat pour la MGEN. Le groupe protège 4,1 millions de personnes en tant que Sécurité sociale de l'Education nationale et en tant que mutuelle. 5,8 milliards d'euros de prestations ont été versés en 2017 au titre des régimes obligatoire (4,01 milliards d'euros) et complémentaire (1,8 milliard d'euros). La sinistralité (remboursement des prestations santé et prévoyance) a augmenté de 1,9 % en 2017, rappelle la directrice générale Isabelle Hébert. Cette croissance des charges est due à une augmentation des prestations versées sur l'hospitalisation (5,7 %), non compensée par les nouvelles adhésions (30 000 en 2017). Les résultats du groupe sont en conséquence négatifs (-18 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires stable à 2,4 milliards d'euros.

« On se pose la question de la pertinence de certains remboursements, a commenté le président Roland Berthilier. Favoriser par exemple une politique de maintien à domicile se traduit par moins de charges hospitalières. C'est sur ce curseur que l'on doit jouer. »

Dans ce contexte inflationniste, la MGEN affirme qu'il y aura une augmentation des cotisations en 2019, décision prise « indépendamment du reste à charge zéro ». Cette augmentation pourrait aller jusqu'à 5 %, a précisé Roland Berthilier. 

Miser sur le numérique

Élus en juillet 2017, Roland Berthilier et Isabelle Hébert ont également présenté les grandes lignes du nouveau projet stratégique, façonné autour de cinq missions : apporter le meilleur service ; mobiliser l'entreprise ; développer la performance économique, stimuler la croissance et conforter les pratiques de mutuelle responsable. 

La création en septembre 2017 du groupe Vyv, issu de la réunion des mutuelles d'Harmonie, MGEN et Istya, a permis à la mutuelle des enseignants (principalement orientée sur l'assurance à la personne) de renforcer son partenariat avec la MAIF, spécialisée dans l'assurance incendie, accidents et risques divers. Des discussions sont en cours pour proposer à leur 1,6 million de sociétaires communs une offre unifiée en 2019. 

Enfin, le groupe MGEN a annoncé sa volonté de généraliser le dispositif expérimental Vivoptim, plateforme numérique de prévention des risques cardiovasculaires, à l'ensemble des adhérents. 


Source : lequotidiendumedecin.fr