Un potentiel effet protecteur

IEC/ARA2 et SARS-CoV-2, des données rassurantes

Par
Publié le 30/04/2020

Le recours aux IEC et aux ARA2 n'est pas associé à un risque accru d'aggravation de l'infection Covid-19 selon deux nouvelles études.

La prise d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) et d'antagonistes des récepteurs de l'angiotensine 2 (ARA2) augmente-t-elle le risque de développer une forme grave de Covid-19 ?

Alors que l'European Society of Cardiology et l'Agence européenne du médicament ont appelé à ne pas interrompre ces deux inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone, couramment utilisés contre l'hypertension, deux études chinoises montrent des résultats rassurants sur leur usage dans le contexte actuel.

Selon la première étude parue dans « JAMA Cardiology » (1), chez des patients hospitalisés pour Covid-19 et souffrant d'hypertension, l'utilisation des IEC/ARA2 n'est pas associée à un risque accru de sévérité de la maladie ou de mortalité. Sur les 1 178 patients hospitalisés à Wuhan entre le 15 janvier et le 15 mars 2020, 362 souffraient d'hypertension. Parmi ceux-là, 115 prenaient des IEC/ARA2.

Taux de mortalité inférieur avec IEC/ARA2

Les patients sous IEC/ARA2 et souffrant d'une forme sévère de l'infection représentaient 32,9 % des patients hypertendus alors que ceux sous IEC/ARA2 ayant une forme non sévère représentaient 30,7 % de ces patients, la différence n'étant pas significative entre les deux groupes. La proportion de patients sous IEC/ARA2 décédés et survivants ne diffère pas non plus (respectivement 27,3 et 33 %).

Une seconde étude publiée dans « Circulation Research » (2) interroge même sur un éventuel effet protecteur de ces médicaments. Parmi un groupe de patients hospitalisés pour Covid-19 et souffrant d'hypertension pris en charge entre le 31 décembre et le 20 février au sein de neuf hôpitaux de la province de Hubei, 188 étaient sous IEC/ARA2 et 940 prenaient d'autres traitements. Les patients sous IEC/ARA2 présentaient un taux de mortalité inférieur aux autres patients : 3,7 versus 9,8 %.

(1) J. Li et al., JAMA Cardiol, doi:10.1001/jamacardio.2020.1624, 2020.
(2) P. Zhang et al., Circulation Research, doi.org/10.1161/CIRCRESAHA.120.317134, 2020.

Charlène Catalifaud

Source : Le Quotidien du médecin