Lévothyrox, nouvelle formule : des patients s’interrogent sur le rôle des nanoparticules dans les effets indésirables

Publié le 02/05/2018

L’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) suspecte le rôle possible de nanoparticules de métal dans les effets indésirables associés à la nouvelle formule du Lévothyrox, et appelle la Justice à examiner cette possibilité.

Le Dr Jacques Guillet, pédiatre, médecin nucléaire, biologiste des hôpitaux, biophysicien, et l’un des médecins experts de l’AFMT, a mené pour cette association des analyses (au microscope et en spectrométrie) de « dizaines de comprimés » de l’ancienne et de la nouvelle formule du Lévothyrox.

« On met en évidence des nanoparticules avec des alliages fer/chrome, chrome/nickel, fer/chrome/silicium, ferrochrome/aluminium, alors que dans l’ancienne formule il y avait seulement quelques débris d’acier », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse ce mercredi 2 mai, avant un rassemblement organisé par l’association devant le ministère de la santé. Mais, « pour nous, il ne s’agit pas d’affoler les gens, a-t-il poursuivi. Des nanoparticules, on en inhale bien plus en marchant dans les rues de Paris. Et on n’a pas mis là en évidence de lien de cause à effet. »

L’avocate de l’AFMT, Me Marie-Odile Bertella-Geffroy, a de son côté annoncé qu’elle transmettait ces analyses à la juge d’instruction de Marseille qui enquête sur les faits.

La réponse de Merck

De son côté, le laboratoire Merck, par la voix de Valérie Leto, pharmacien responsable des activités Biopharma du laboratoire en France, a déclaré : « Qu’il s’agisse de l’ancienne comme de la nouvelle formule, nous rappelons que l’analyse de l’ensemble des métaux lourds a été réalisée conformément à la réglementation en vigueur, et nous réaffirmons que tous ces contrôles se sont révélés conformes aux spécifications. »
Le laboratoire renvoie vers les résultats publiés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) le 8 février 2018 quant à la « recherche des impuretés élémentaires dans les spécialités commercialisées en France à base de lévothyroxine ».

L’ANSM concluait alors à « la présence de rares impuretés élémentaires à l’état de traces (fer, strontium, baryum, manganèse, bore, lithium, thallium) très largement inférieures aux limites ICH Q3D (une directive de l’International Council for Harmonization portant sur les impuretés élémentaires, N.D.L.R.) ». Valérie Leto insiste que « Merck souhaite réaffirmer sa confiance en la qualité de ses médicaments et en particulier de la nouvelle formule du Lévothyrox ».

Fabienne Rigal (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr