Plan de relance de sept milliards d'euros annoncé par Emmanuel Macron pour l'industrie de la santé, réforme de l’accès précoce aux médicaments : en ce début d’été, les indicateurs se mettent au vert pour le secteur de la pharmacie. C'est dans ce contexte porteur que le Leem (Les entreprises du médicament) complète les bonnes nouvelles en annonçant une augmentation de plus de 15 % des investissements dans les médicaments en France entre 2019 et 2020.
Ainsi, l’an dernier, plus de 9 milliards d’euros ont été consacrés à la recherche et au développement ainsi qu'au tissu industriel. Ces résultats, publiés ce mercredi, sont issus de la première édition de l'Observatoire des investissements en France. Une vaste enquête menée par le Leem auprès d'un échantillon représentatif d’industriels du médicament (50 entreprises représentant 66 % du chiffre d'affaires). Les données ont ensuite été extrapolées à l'échelle du secteur.
Biothérapies, secteur stratégique
Les résultats font ainsi apparaître une reprise de l'investissement sur le territoire en 2020, passant de 8 milliards en 2019 à 9,3 milliards d'euros un an plus tard (+16,2 % exactement). Dans le détail, 7,3 milliards d'euros ont été investis en recherche et développement l'an passé, soit 17 % de plus qu'en 2019.
70 % de ces dépenses sont consacrées aux biothérapies. La R&D dans ce domaine représente 5,1 milliards d'euros, contre 2 milliards pour la pharmacopée chimique. Les produits issus du vivant représentent un secteur stratégique pour l'Hexagone. Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a annoncé 800 millions d'euros d'investissements ciblés sur les biothérapies dans les prochaines années. Une relance très attendue alors que la France a cédé du terrain sur les médicaments biologiques – la majorité des produits étant exportés, notamment des États-Unis.
+270 % de crédits dans le numérique
Le Leem précise que quelque deux milliards d'euros ont été investis dans le tissu industriel français en 2020, soit 11 % de plus qu'en 2019. Les investissements dans de nouvelles capacités de production représentent 47 % de ces montants, soit 936 millions d'euros, tandis que le numérique a connu un bond de 270 %, à 168 millions d'euros. Une fois encore, la majorité de ces investissements concerne la bioproduction, qui concentre à elle seule 56 % des financements industriels, soit 1,1 milliard d'euros.
« L'amélioration de la fiscalité générale (...), la relocalisation d'activités ou encore l'annonce récente du lancement du PIIEC Santé (projet important d'intérêt européen commun) devraient contribuer au regain d'attractivité du territoire », salue le Leem. « Dans un contexte de compétition exacerbée, je reste persuadé que la France a plus que jamais une carte à jouer, se félicite Frédéric Collet, président du Leem. Nous commençons à récolter les premiers résultats d’une politique de recherche et d’industrie délibérément offensive. »
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