Prémonitoire ? Tout au long de l’année 2014, la chaire santé de Sciences-Po consacrait son annuel de conférences aux conflits en santé*. Et en 2015 éclatait l’un des mouvements les plus durs que le secteur ait connu depuis longtemps. Une occasion de revenir sur ce qui, sur la longue durée, motive les mobilisations de médecins.
« Au début, il y avait deux sujets de lutte : les officiers de santé et les tarifs opposables », analyse Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé de Science-Po et organisateur du cycle de conférences. Et la défense d’un système solidaire ? « La Sécurité sociale n’était pas une revendication des médecins », répond-il.
De nouveaux mots d’ordre
Mais les choses changent. « L’Assurance-maladie a solvabilisé une certaine patientèle, et est devenue pour certains une condition de l’exercice médical », constate Didier Tabuteau. À partir des années 1970, on voit donc certains syndicats devenir de fervents défenseurs du système conventionnel.
Une mutation qui s’accompagne de l’apparition de nouveaux mots d’ordre. « A partir des années 1980, la revendication clé, c’est l’opposition à l’enveloppe globale », explique Patrick Hassenteufel, politiste qui a participé au cycle de conférence de Sciences-Po. « On voit également les médecins se mobiliser pour la défense de leurs patients, autour du thème de la santé en danger », décrypte ce chercheur.
Alors, tout est-il vraiment différent maintenant ? Pas tout à fait, selon Patrick Hassenteufel. « Le plus frappant », explique-t-il, « c’est la continuité autour des principes de la médecine libérale ».
[]* On en trouvera les actes dans « Les Tribunes de la Santé » n°46 (printemps 2015)
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