Prévu par la loi de santé (article 75), le numéro national d'appel gratuit spécifique de la permanence des soins ambulatoires, le 116 117, est opérationnel à compter de ce mercredi 5 avril dans trois régions : Pays de la Loire, Corse et Normandie. L'objectif est de permettre à la population d'accéder plus facilement à un médecin de garde aux heures de fermeture des cabinets par un numéro distinct du 15, réservé aux urgences graves. Le 116 117 est déjà utilisé dans plusieurs pays européens.
Le déploiement national de ce numéro est prévu pour la fin de l'année 2017. Il sera accessible tous les soirs après 20 heures, le week-end à partir du samedi midi et les jours fériés – soit aux horaires de la PDS. « En journée, durant la semaine, le 116 117 ne sera pas accessible puisqu’il n’a pas vocation à se substituer aux consultations assurées par le médecin traitant », précise le ministère.
La loi a toutefois prévu que régulation téléphonique de la PDS pourra aussi être jointe par le 15, numéro national d’aide médicale urgente (24 heures/24). C’est le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) qui déterminera dans sa région le numéro retenu pour la PDS-A.
Clarification incomplète ?
Cette latitude laissée aux ARS n'est pas du goût du Dr Luc Duquesnel, président des « Généralistes CSMF », qui exerce en Mayenne (Pays de la Loire). Dans sa région, précise-t-il au « Quotidien », une concertation a été organisée par l'ARS et c'est le 116 117 qui a été choisi. « Mais si d'autres régions choisissent le 15, ça contribuera à une mauvaise et coûteuse utilisation du système de soins », avec un recours possiblement excessif aux urgences hospitalières, met-il en garde. Le Dr Duquesnel est d'ailleurs formel : il y a une pression des SAMU pour conserver les appels de PDS dans le giron du 15. « Le 116 117 ne sera pas adopté partout », pronostique-t-il.
Le ministère fait valoir que, jusqu’à aujourd’hui, « la multiplicité des numéros d’appels permettant d’accéder à un médecin de garde, différents dans chaque département (les numéros à quatre ou à dix chiffres, le 15, etc.) nuisent à la lisibilité de la permanence des soins ambulatoires ».
De son côté, le Syndicat des médecins libéraux (SML) se félicite de la mise en place de ce numéro harmonisé mais prévient qu'il s’accompagnera d’un accroissement du nombre des appels et des demandes des patients. « Or, aucun moyen supplémentaire n’est prévu à ce stade pour la régulation, comme pour l’effection », regrette le syndicat. Avant d’étendre le numéro unique à tout le territoire, il souhaite que « des moyens significatifs » soient alloués à la PDS.
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