Grippe : des nouvelles rassurantes, mais la vaccination reste insuffisante, dit Touraine

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Publié le 23/02/2016
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Touraine Grippe

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« Les nouvelles sont plutôt rassurantes » sur le front de la grippe, même si l'épidémie n'est pas encore finie (avec un pic attendu à la fin de la semaine prochaine), a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine ce 22 février, venue aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine (Paris) rencontrer les acteurs du dispositif de vigilance.

L'épidémie, qui couvre l'ensemble du territoire, est d'une virulence modérée, a-t-elle indiqué, sur la base des données de l'Institut national de veille sanitaire (InVS). Le virus de type B reste majoritaire (68 %). Au 17 février, le taux d'incidence national était de 316/100 000 consultations pour syndrome grippal, soit 206 000 nouveaux cas. « 20 % des consultations de SOS Médecins sont dues à la grippe », a ajouté la ministre.

Pas de tensions particulières à l'hôpital

L'InVS recense 4 326 passages aux urgences dont 233 hospitalisations pour grippe (contre 30 000 passages et 3 133 hospitalisations l'an passé). En proportion, ce sont 2 % des passages aux urgences qui sont liées à la grippe. « Il n'y a pas de tensions particulières » sauf exceptions locales, a commenté Marisol Touraine.

À Saint-Antoine, le responsable du pôle Urgences et aval, le Pr Dominique Pateron, confirme. « Nous étions en tension forte il y a 2-3 semaines, une situation classique en hiver (avec des décompensations cardio-vasculaires des sujets âgés par exemple), mais cela n'était pas forcément lié ni conjugué à la grippe, qui est arrivée plus tardivement », témoigne-t-il.

Vaccination toujours insuffisante, notamment chez les paramédicaux

Le taux de vaccination de la population cible (+ de 65 ans, femmes enceintes, personnes en ALD ou avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40) est de 47 %, contre 46 % en 2015, a indiqué François Bourdillon, directeur général de l'InVS. « On constate une baisse de 13 points par rapport à 2008 », ajoute-t-il.

Les acteurs du dispositif ont déploré une faible couverture du personnel paramédical, avec notamment des phénomènes de rumeurs et un manque de confiance dans les médecins. À Saint-Antoine, les deux tiers des médecins des urgences sont vaccinés. « C'est moins chez les soignants », constate le Pr Pateron.

La ministre de la Santé a rappelé l'importance de la vaccination pour soi-même et les autres, qui est toujours recommandée jusqu'au 29 février.


Source : lequotidiendumedecin.fr