La Dr Michèle Rubirola, médecin écolo, élue maire de Marseille

Encore inconnue en politique il y a quelques mois, la Dr Michèle Rubirola a été élue samedi 4 juillet maire de Marseille. La candidate du Printemps Marseillaise, une liste d’union de la gauche allant des communistes aux socialistes en passant par Les Insoumis et les écologistes, est la première femme de l'histoire à s'installer sur le Vieux-Port.

Malgré sa large victoire au second tour des municipales récoltant près de 40 % des suffrages, l'écologiste qui fut médecin de famille pendant quinze ans avant d’exercer dans un service de PMI puis au centre d’examen de l’Assurance-maladie (CESAM) des Bouches-du-Rhône, n'était pas assurée de l'emporter ce samedi lors du premier conseil municipal post-élections.

Conseil municipal à rallonge

Avec 42 élus sur 101, la liste d'union de la gauche n'atteignait pas la majorité absolue fixée à 51. En face, les 39 élus Les Républicains étaient bien déterminés à conserver la mairie. En arbitre, trois dissidents LR et 8 dissidents socialistes. Pour compléter le tableau, 9 élus du Rassemblement national ont décidé de ne pas participer au scrutin dénonçant une « mascarade » et portant la majorité absolue à 47 voix.

La veille, la sénatrice et maire du huitième secteur de Marseille Samia Ghali (ex-socialiste) proposait une alliance au Printemps Marseillais à condition d'être nommée première adjointe, assurant ainsi la victoire à la gauche. « Je ne serai l'otage d'aucun chantage », lui répondait aussitôt Michèle Rubirola. Mais ce samedi, au terme de cinq heures de conseil municipal suspendu par deux fois, les deux femmes ont fini par s'entendre. Après s'être présentée au premier tour, Samia Ghali a finalement rallié le Printemps Marseillais. « J'ai pris la décision de ne pas diviser les Marseillais », a-t-elle déclaré avant de rentrer dans l'hémicycle pour le deuxième tour.

En face, malgré le changement de candidat de dernière minute, les élus LR ne pouvaient qu'assister impuissants au jeu d'alliance qui s'organisait. À peine leur candidat, le député Guy Teissier, a-t-il dénoncé une « espèce de marchandage qui se tracte dans les coulisses de la mairie ».

« Enfin une femme à la mairie de Marseille ! »

Le médecin fait donc basculer à gauche la deuxième ville de France après 25 ans de règne du cacique Jean-Claude Gaudin (LR). Elle a fait du logement insalubre et de la rénovation des écoles ses deux grandes priorités à peine élue.

Lors d'une conférence de presse donnée au sortir du conseil municipal, la Dr Michèle Rubirola s'est présentée en ces termes : « Je suis une femme engagée, une femme engagée depuis très longtemps, une femme qui aime sa ville, une femme autonome, une femme libre, une femme qui a envie que ça change pour les Marseillaises et les Marseillais, une femme qui aime travailler en équipe, qui ne s'enfermera pas seule dans son bureau. Et je pense qu'en collaboration avec tout le monde, on arrivera à quelque chose de formidable. Quand il y a la volonté, on va pouvoir déplacer les montagnes. Enfin une femme à la mairie de Marseille ! »