Reprise d'activité encadrée 

La médecine thermale entre deux eaux

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Publié le 26/06/2020
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Les quelque 110 établissements thermaux français rouvrent avec un protocole sanitaire balisé. Un soulagement pour les 850 médecins du secteur.

Fermés depuis trois mois, les établissements thermaux peuvent recommencer à accueillir des curistes pour l'été, sous réserve d'un protocole sanitaire strict.

Les premiers établissements ont rouvert dès le 22 juin et d'ici à mi-juillet, les 110 établissements français devraient fonctionner à nouveau. « Avant cela, nous avons mis en place un référentiel avec le conseil national des établissements thermaux, validé par la direction générale de la santé, explique le Dr Nicole Vidal, directrice médicale du groupe Valvital, qui compte 12 stations thermales. Chaque établissement doit créer une cellule Covid avec un référent et la mise en place d'un local d'isolement en cas de suspicion de la maladie, contrôler la qualité microbiologique de l'eau, la ventilation, augmenter la chloration de l'eau des piscines de mobilisation… Et les personnels doivent être formés aux gestes barrière ». 

À l’intérieur des stations, port du masque, distanciation physique, marquage au sol, nettoyage et désinfection des mains et des équipements entre chaque passage sont de mise. « Avant son arrivée, chaque curiste est invité à s'auto-évaluer et à vérifier s'il n'a pas été cas contact, fait partie d'un cluster ou s'il entre dans la liste des pathologies à risque », complète le Dr Vidal. Si c'est le cas, il doit prendre contact avec son médecin traitant ou avec le médecin thermal.

En revanche, pas de test de dépistage par RT-PCR pour tout curiste cinq jours avant le début de ses soins thermaux ni prise de température obligatoire à l'entrée, comme le recommandait l'Académie de médecine. « Notre référentiel sanitaire a été envoyé à toutes les agences régionales de santé concernées, précise le Dr Vidal. Celles-ci peuvent exiger des points en plus. Nous suivrons bien sûr les évolutions demandées par la DGS ». 

Bases solides

L'objectif de ces précautions est de repartir sur « des bases solides » alors que le secteur – près de 600 000 curistes par an et 10 millions de journées de soins, pour 9 442 emplois directs – a été privé de rentrées depuis plus de trois mois et a dû recourir au chômage partiel. Et si les 850 médecins thermaux sont pour la plupart libéraux, certains font exclusivement du thermalisme et ont eu « zéro activité » pendant le confinement. « Nos patients vont pouvoir à nouveau envisager leurs pathologies autrement, se réjouit le Dr Vidal, qui craint toutefois une aggravation de pathologies chroniques lourdes. Certains viennent par exemple après un séjour de rééducation en hôpital de jour mais là, ils n'ont pas pu le faire. Nous sommes contents de rouvrir. » 

Au-delà de la reprise d'activité, des stations envisagent de s'orienter vers des cures « post-confinement Covid » pour les personnes ayant développé des séquelles physiques ou psychologiques.

Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin