Le mouvement de contestation tarifaire semble être au point mort en Ile-de-France. Plusieurs témoignages recueillis par « le Quotidien » révèlent que les praticiens, en dépit de leur exaspération, ont des difficultés à coter unilatéralement leurs consultations à 25 euros.
« Le C à 25 euros, je devrais l’appliquer mais j’ai du mal à le faire à mes patients », confie une généraliste installée à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. « J’ai emménagé récemment et je préfère continuer à coter à 23 euros. Même si j’ai suivi les mots d’ordre de fermeture des cabinets en fin d’année, je suis une jeune médecin et peut-être ai-je un manque d’expérience par rapport à mes aînés pour aborder le sujet », poursuit-elle. Même son de cloche du côté d’une généraliste de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) qui soutient le mouvement mais ne veut pas demander deux euros supplémentaires par consultation, de peur d’abuser de ses patients. « Je n’y arrive pas. Pourtant je suis en colère contre notre gouvernement, contre la loi de santé et le tiers payant, je n’ai pas signé pour ça », lâche-t-elle avec amertume.
À Cergy (Val d’Oise), un omnipraticien proche de la retraite admet ne pas appliquer la tarification hors-la-loi pour « ne pas être ennuyé par la Sécu ».
Certains généralistes ont toutefois sauté le pas. C’est le cas du Dr Catherine Gaudillat, qui exerce avec un confrère dans un cabinet du 15ème arrondissement de Paris. « Nous avons décidé de passer à 25 euros sur un tiers des patients qui peuvent le supporter. Nous ne souhaitons pas les pénaliser. J’ai d’abord côté en C, ce qui m’a pénalisé et m’a valu des problèmes avec ma caisse. Je suis donc redescendue à 23 euros mais j’applique 25 euros (C + DE) dans certains cas spécifiques », assume-t-elle.
Violences sexistes et sexuelles
Comment s’enracinent les schémas de domination à l’hôpital
Préparation du système de santé aux Jeux Olympiques : Frédéric Valletoux affiche sa confiance
Accidents et usure au travail : les syndicats demandent plus de prévention
Aide à mourir : l'Ordre demande une meilleure protection juridique pour les médecins