Réunis en collectif, une dizaine de syndicats d'infirmiers (FNI, Convergence infirmière, ONSIL), de masseurs-kinésithérapeutes (FFMKR, Objectif Kiné, SNMKR), d'orthophonistes (FNO) et d'autres professions paramédicales ont dénoncé ce mercredi l'ouverture partielle de leurs activités aux ressortissants européens moins formés, y voyant un « mépris » à leur égard et une « mise en danger des patients ».
Transposition d'une directive européenne de 2013, une ordonnance publiée vendredi dernier au « Journal officiel » prévoit d'autoriser les professionnels de santé européens qualifiés dans leur pays d'origine à exercer en France. Leur activité se bornerait à certaines tâches, au regard des différences entre leur exercice professionnel dans leur pays et en France.
En clair, un professionnel de santé disposant de « certaines compétences – mais pas de toutes — pourra exercer seulement une partie du champ d'exercice d'une profession », résument dans un communiqué commun les paramédicaux. « C'est un risque majeur pour la qualité des soins aux patients qui sont en droit d'attendre d'un professionnel de santé qu'il soit pleinement qualifié et en mesure d'assurer une prise en charge globale », s'indignent-ils.
Habilitation
Le ministère de la Santé souligne de son côté que « cette autorisation est encadrée par des conditions très strictes et par un examen au cas par cas des demandes ». « Le professionnel bénéficiant d'une autorisation d'accès partiel devra informer clairement les patients des actes qu'il est habilité à effectuer », insiste-t-il.
Mardi, le syndicat infirmier SNPI et l'Ordre des infirmiers ont également dénoncé l'ordonnance. Les ordinaux voulent déposer un recours auprès du Conseil d'État pour « excès de pouvoir » et « mobiliser » les parlementaires pour empêcher la ratification du texte au Parlement.
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