Parcours de soins : l'hospitalisation à domicile affiche ses hautes ambitions

La Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD, qui regroupe 90 % des structures d'HAD) précise sa feuille de route pour 2017 avec l'ambition d'accélérer le développement du secteur.

Présidée par le Dr Élisabeth Hubert, ancien ministre de la Santé (1995), la FNEHAD se félicite du chemin parcouru avec la reconnaissance progressive de l’hospitalisation à domicile « désormais identifiée comme un élément incontournable de la réorganisation sanitaire et un levier pour accompagner la réduction capacitaire des établissements avec hébergement ». Si les chiffres confirment une progression régulière de l’hospitalisation à domicile (lire ci-contre), la FNEHAD juge cette croissance « encore trop timide ».

La Fédération identifie plusieurs voies à explorer pour dynamiser le secteur en 2017. Elle souhaite en premier lieu poursuivre les travaux préparatoires à la réforme de la tarification à l'activité (T2A) en HAD, dont l'obsolescence est un frein au développement. Attendue depuis de nombreuses années par les professionnels de santé et soutenue par la Cour des Comptes, cette réforme est prévue pour 2019-2020.

Lisibilité

En cohérence avec le virage ambulatoire, la FNEHAD entend surtout renforcer le développement de l'HAD, la qualité et la lisibilité de son offre de soins, en se rapprochant plus encore des hôpitaux de court séjour (MCO). Le positionnement sur les sorties précoces de chirurgie est ici un enjeu majeur.  

Aucun terrain ne sera délaissé. Les structures d'HAD veulent être associées à l'élaboration du projet médical partagé des groupements hospitaliers de territoire (GHT), prendre toute leur place dans les plateformes territoriales d’appui (PTA) et dans les contrats pluriannuels d’objectifs et de performance (CPOM) des établissements médico-sociaux. Le développement de l'activité dans les EHPAD fait partie des priorités. Environ 5,5 % des journées totales d’HAD y ont été réalisées en 2015, soit une hausse de 17,8 % par rapport à̀ 2014.

Le rôle de l'HAD dans les perfusions à domicile reste à définir, insiste la Fédération, en s'appuyant sur un arrêté rendu au printemps. Le législateur y rappelle « l’interdiction de perfuser à domicile des médicaments de la réserve hospitalière en dehors de l’HAD » et « l'exclusivité de l’HAD pour les soins complexes et multidisciplinaires à domicile ». À bon entendeur.