Lancé en 2008 par l’Assurance-maladie, le service Sophia semble avoir atteint une certaine vitesse de croisière. « Au 31 décembre 2015, on recensait très exactement 665 985 adhérents. C’est une grande satisfaction mais notre objectif, désormais, est surtout d’augmenter la part des patients qui se trouvent dans une situation d’écart aux soins. Ce sont ceux qui ont sans doute le plus besoin de Sophia. Et aujourd’hui, ils ne représentent que 30 % des patients adhérents. Notre objectif est d’atteindre 40 % en 2016 puis 45 % en 2017 », explique Mathilde Lignot-Leloup directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins à l’Assurance-maladie
L’objectif de Sophia est de proposer un accompagnement personnalisé aux diabétiques de type 1 et 2, en leur délivrant des informations par le biais d’un site internet et de journaux. Une équipe d’infirmiers-conseillers en santé est aussi mobilisée, du lundi au samedi matin, pour appeler les personnes à leur domicile et apporter des conseils personnalisés. « L’objectif est de les inciter à suivre les examens de prévention recommandés par la HAS, pour améliorer leur qualité de vie et tenter d’éviter les complications. C’est un enjeu important car la France est un peu retard dans le suivi de ces examens de prévention », souligne Mathilde Lignot-Leloup.
En septembre, l’Assurance-maladie a rendu publics les résultats d’une troisième étude d’évaluation médico-économiques de Sophia. Comme les deux précédentes, elle montre que Sophia entraîne une amélioration « plus forte » de la réalisation des examens recommandés chez les patients adhérents par rapport aux diabétiques qui ne bénéficient pas de Sophia. « À titre d’exemple, la progression du taux de réalisation d’au moins 2 dosages d’HbA1c dans l’année, mesuré à 76,1 % en 2012, a été plus rapide chez les adhérents de +4,0 points sur 1 an (jusqu’en 2013) et de +3,8 points sur 2 ans (jusqu’à 2014) par rapport aux non-adhérents », indique la CNAM.
Autre constat : le taux de réalisation annuel du dosage de la micro-albuminurie était particulièrement insuffisant en 2012, à 37,8 %. « La progression a été plus rapide chez les adhérents par rapport aux non adhérents, de +6,6 points sur 1 an et de +4,3 points sur 2 ans. Le taux de réalisation de l’examen du fond d’œil sur les 2 dernières années était de 61,0 % en 2012. Là encore, la progression a été plus rapide chez les adhérents par rapport aux non adhérents, mesurée à +3,8 points sur 1 an », souligne l’Assurance-maladie.
Au départ, la mise en place de Sophia a été accueillie avec une certaine méfiance par certains généralistes ou diabétologues. « Cela va mieux aujourd’hui. Les médecins ont compris que Sophia n’a pas pour mission à faire du soin mais d’agir en complément de la prise en charge des professionnels. Et notre souhait, à l’avenir, est d’impliquer davantage les médecins traitants, en leur permettant d’avoir plus d’interactions avec la plateforme Sophia. On souhaite notamment qu’ils puissent nous indiquer la thématique d’accompagnement (nutrition, exercice physique, tabac…) qui conviendrait le mieux à tel ou tel de leur patient », indique Mathilde Lignot-Leloup.
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