Le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, a mis l'accent dès lundi sur la nécessité pour son parti de préserver son unité. Interrogé, Pierre Lellouche, ancien député et ministre LR, qui a décidé de renoncer à la politique, estimait pour sa part que cette louable initiative ne prenait pas en compte l'ampleur du phénomène qui vient de se produire et dont le peuple est à la fois l'artisan et le spectateur interloqué. Il est certes utile qu'une opposition se forme en face d'un exécutif pourvu de pouvoirs aussi étendus ; il est normal qu'un mouvement percuté en pleine course par un obstacle insurmontable tente de se reconstituer ; il est logique que des vaincus, par exemple ceux du PS, refusent de céder au désespoir et s'efforcent d'explorer le chemin de leur renaissance. Mais aucun parti, aujourd'hui, ne peut se permettre de mesurer la situation à l'aune des critères ante-macroniens. Ce qui fait la force de M. Macron et de son mouvement, c'est d'avoir compris que les Français étaient lassés au delà du tolérable par des jeux politiques irresponsables, qu'il fallait leur proposer un programme révolutionnaire, qu'il fallait, pour le mettre en œuvre, composer une formation puisant ses forces dans les vieux partis et envoyer au front des hommes et des femmes convertis à cette forme curieuse d'œcuménisme politique qui est la conviction du président.
Faible crédibilité de l'opposition
La difficulté, pour toute opposition, c'est de s'opposer à un parti qui propose d'améliorer la vie des Français. Bien sûr, tous proposent la même chose, mais tous, aussi, ont épuisé leur crédit en ne réalisant pas ce qu'ils avaient annoncé. Comment ne pas comprendre que, dans le vote en faveur de la majorité présidentielle ainsi que dans l'abstention anormale qui a marqué le scrutin, il y avait une adhésion populaire au principe des réformes ? Les communistes, les insoumis, les frontistes pourront toujours dire qu'ils s'élèvent contre la liquidation des intérêts nationaux, qui les croira ? Eux-mêmes, sans l'avouer, croient-ils vraiment aux remèdes qu'ils proposent ? N'y a-t-il pas, au Front national, une grande perplexité sur l'Europe et l'euro, un dilemme que Marine Le Pen, qui n'a pas froid aux yeux, ne sait pas trancher ? Chez les Républicains, le problème se situe-t-il réellement entre les idées de Laurent Wauquiez, qui voudrait radicaliser le parti, et les descendants d'Alain Juppé, qui ne veulent pas insulter l'avenir et souhaitent accompagner les réformes ? La question, chez LR, ne réside-t-elle pas pas ailleurs, dans l'erreur qui a consisté à ne pas avoir la même intuition, la même clairvoyance, la même fulgurance que celles de M. Macron et de l'avoir laissé, en conséquence, confisquer à son profit la demande de changement ?
Mélenchonistes, républicains, frontistes s'apprêtent à livrer au pouvoir la guérilla habituelle de l'opposition. Mais il ne s'agit plus de jouer, il s'agit de peser sur l'action gouvernementale et je ne crois pas trop m'avancer en disant que la crédibilité de la critique de droite ou de gauche en session parlementaire sera voisine de zéro. Pourquoi ? Parce que ceux qui s'opposeront au gouvernement seront vite identifiés comme ceux qui, au cours des vingt dernières années, n'ont rien fait pour dépanner la France, rien fait pour créer des emplois, rien fait pour résorber notre endettement, rien fait pour donner un espoir à ceux qui, sortis de l'école ou de l'université, attendent pendant des années à la porte du marché de l'emploi, rien fait de décisif pour l'éducation, rien fait pour atténuer les inégalités sociales. Le pire, c'est que, en évitant de faire la bonne analyse économique et sociale, ils ont discrédité toute la politique. Macron, lui, a exposé son diagnostic et s'apprête à commencer sa thérapie.
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