Les infections nosocomiales, en allongeant la durée de séjour, et en requérant des traitements spécifiques, entraînent du stress, mais aussi des dépenses supplémentaires. Ces dépenses, variables selon l’état du patient et le type d’infection, ne sont pas compensées par les tarifs hospitaliers. C’est donc à l’établissement (public ou privé) d’assumer le surcoût, pénalisant, au passage, les services qui accueillent les personnes infectées. Illustration avec un cas récent : en octobre dernier, une épidémie d’entérocoque résistant à la vancomycine se déclare à l’hôpital Paul Brousse (AP-HP, Villejuif), en chirurgie. L’unité des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital propose d’héberger les patients infectés pour faciliter leur isolement. Des lits ont été mobilisés, une aile entière a été bloquée. Sans un euro de plus. Le chef de l’unité, également président du CLIN (comité de lutte contre les infections nosocomiales), estime que son service a été doublement pénalisé. « Le surcoût n’a pas été compensé, car le codage ne fait pas apparaître le poids de l’infection nosocomiale, expose le Pr Daniel Vittecoq . Mon unité a enregistré une baisse de ses admissions - une vingtaine de moins que prévue -, nos recettes ont donc diminué. Nous avons fait preuve de solidarité, et pourtant nous sommes sanctionnés ». Depuis, le conseil exécutif de l’hôpital demande au service des maladies infectieuses de récupérer l’argent perdu en augmentant son activité. « Sinon, le contrat de pôle sera considéré comme non rempli, et le service aura une sanction financière », déplore l’infectiologue. Une telle situation monte les équipes les unes contre les autres, précise-t-il. « Les victimes d’une infection nosocomiale coûteuse vont finir par devenir la patate chaude dont personne ne veut. Il est donc urgent de créer des structures d’isolement, et d’adapter la T2A aux infections nosocomiales », conclut Daniel Vittecoq.
Une T2A mal adaptée
Publié le 22/01/2009
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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