Simulation

Des outils de formation

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Publié le 13/03/2017
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La simulation concerne potentiellement de nombreux domaines diagnostiques ou thérapeutiques, que ce soit pour améliorer les conduites, les gestes ou procédures techniques ou aborder des situations complexes comme la consultation d’annonce.

On devrait aussi utiliser prochainement des imprimantes 3D reproduisant des lésions cutanées, comme, par exemple, une malformation artérioveineuse avec une échovibration, qui permettront aux praticiens en formation d’évaluer l’existence d’un flux artériel. En réalité virtuelle, le recours à des patients avatars avec des lésions évoluant dans un temps très accéléré pourrait rapidement se développer pour faciliter la formation au suivi diagnostique et thérapeutique. Sur le plan pratique, la chirurgie dermatologique peut déjà s’exercer sur des peaux artificielles reconstruites.

Scénariser les situations d'annonce

Sur le plan procédural, on utilise beaucoup à Angers des situations scénarisées réelles, avec des acteurs pour la formation aux situations d’annonces complexes, comme celles d’un cancer cutané, d’une rechute, ou de génodermatoses graves, évitant aux internes de se confronter sans préparation à ces situations où ils peuvent rapidement être mis en grande difficulté.

La simulation permet aussi à des équipes, parfois dans un cadre multidisciplinaire, de se former ; ainsi des scénarii avec des mannequins d’enfants traités pour un hémangiome par propranolol et admis aux urgences pour convulsions vont permettre d’attirer l’attention des pédiatres sur cette étiologie. D’autres scénarii mettant en scène des enfants atteints d’angio-œdème héréditaire ont permis aux parents d’optimiser la prise en charge des poussées par le SAMU et aux médecins régulateurs les outils d’évaluation de la sévérité de l’angio-œdème.

Ces procédures pourraient aussi être utilisées pour l’éducation thérapeutique, mais on ne sait pas encore si elles seront supérieures à l’éducation thérapeutique standard.

Lors du forum organisé aux Journées dermatologiques de Paris 2 016 avec le Pr Smaïl Hadj-Rabia (hôpital Necker) et le Pr Jean-Claude Granry, président de la Société francophone de simulation en santé (Angers), des enseignants, en particulier en provenance des pays en développement, ont montré combien ils étaient intéressés par ces systèmes d’enseignement.

« Le contrat en simulation, c’est : jamais la première fois sur le malade, et donc un apprentissage toujours en environnement sécurisé. Pour les internes, c'est très formateur. La simulation est immédiatement développable et possède un gros potentiel en dermatologie », conclut le Pr Martin.

D’après un entretien avec le Pr Ludovic Martin, CHU Angers

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Bilan Spécialiste