Une équipe de l'université Duke montre comment perfectionner le vaccin prometteur anti-VIH de l'essai thaïlandais RV144 en le dotant de valences supplémentaires contre les protéines d'enveloppe, révèle une étude chez le singe dans « Nature Commmunications ».
Si le vaccin RV144 est le seul à avoir fait preuve d'une protection anti-VIH chez l'homme en phase 3, il a déçu en perdant en efficacité au cours du temps, passant de 60,5 % à 12 mois à de 31 % à 42 mois. Néanmoins, ce vaccin original reste porteur d'espoirs et les Instituts nationaux de la santé américains (NIH) ont lancé fin 2016 un nouvel essai clinique en Afrique du Sud.
Un vaccin vectorisé par un virus pox
Le vaccin RV144 associe un virus recombinant de la variole (ALVAC) et deux sous-types de la protéine gp120 d'un virus VIH recombinant, les sous-types B et E (B/E). Ici, les chercheurs ont augmenté la diversité des motifs gp120 en mettant au point un vaccin ALVAC/pentavalent B/E/E/E/E. L'objectif est d'entraîner une réponse anticorps plus large et de renforcer la protection.
Dans cette nouvelle étude préclinique, les chercheurs montrent chez le macaque rhésus infecté par un type de virus SIV très agressif (le SHIV pour simian-human immunodeficiency virus) que le vaccin enrichi offre une protection de 55 % par rapport à zéro protection avec le vaccin initial RV144 bivalent.
Jouer sur la diversité
Lors de l'analyse détaillée des réponses immunitaires, les chercheurs ont identifié une signature immunitaire spécifique du vaccin ALVAC/pentavalent. Quatre paramètres immunologiques en particulier étaient associés à un gain de protection : trois concernant la réponse ADCC (anticorps anti-cellules infectées par le VIH, titre d'anticorps ADCC, la réponse ADCC médiée par les cellules NK) et l'activation du MIP-1β des cellules NK médiée par les anticorps.
Ces résultats suggèrent que les vaccins anti-VIH vectorisés par un virus pox peuvent gagner en efficacité en augmentant la diversité des protéines d'enveloppe. Néanmoins, « d'importantes différences existent entre l'infection SHIV chez le macaque rhésus et l'infection VIH-1 chez l'homme », tempèrent les auteurs. « C'est la preuve de concept d'une stratégie possible pour améliorer le premier vaccin VIH qui a montré une forme de protection chez l'homme », estime Todd Bradley, principal auteur.
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