« Durant l’année 2015, il y a eu plus de 15 greffes d’organes réalisées chaque jour », a annoncé l’Agence de la biomédecine ce mardi lors de la présentation de son bilan des prélèvements et des greffes. « De très bons résultats », se réjouit l'agence.
Au total, 5 746 organes ont été greffés soit près de 400 greffes supplémentaires par rapport à l’année 2014. « L’objectif annuel de 5 700 greffes d’ici à fin 2016 fixé dans le Plan greffe (avec une croissance de + 5 %) a été atteint et dépassé avec un an d’avance », s’est félicité Anne Courrèges, directrice générale de l’Agence de biomédecine.
Les greffes cardiaques ont augmenté de façon très importante + 11,3 %, les greffes rénales de + 7,9 % et les greffes pulmonaires de + 5,5 %. « La mucoviscidose n’est plus la première cause de greffe pulmonaire », a fait remarquer le Pr Olivier Bastien, directeur Prélèvement Greffe organes-tissus à l’agence. Conformément aux orientations données par le deuxième Plan greffe (2012-2016), les prélèvements d’organes et de tissus à partir de donneurs décédés et de donneurs vivants se développent parallèlement et sont complémentaires.
La France au 3e rang mondial
Les greffes rénales à partir de donneurs vivants, une pratique fortement développée dans le Nord de l’Europe et dans les pays anglo-saxons, ont été encouragées et en 2015, elles représentent près de 16 % des greffes de rein totales. « En Europe, en comparaison avec les pays dont la population est à peu près similaire et s’agissant de greffes d’organes prélevées sur des donneurs décédés, la France est bien placée et se situe à la deuxième position derrière l’Espagne », a expliqué le Dr Karim Laouabdia, directeur général adjoint chargé de la politique médicale et scientifique à l’Agence de la biomédecine.
En ce qui concerne le nombre de prélèvements, la France se situe à la 3e place (25,3 prélèvements/million d’habitants) derrière l’Espagne et les États-Unis. Environ 37 % des donneurs décédés avaient plus de 65 ans. Les causes de décès des donneurs ont évolué avec une forte diminution des accidents de voiture (- 23 %) et une augmentation des décès d’origine vasculaire et par anoxie (+ 72 %) ce qui explique, l’augmentation de l’âge des donneurs : plus de 37 % ont plus de 65 ans. « Il n’y a pas de limite d’âge pour les greffes de foie ou de rein », a rappelé le Pr Olivier Bastien.
Maastricht III : 15 donneurs prélevés
Enfin, parmi les axes stratégiques du Plan greffe II figure le développement du prélèvement d’organes sur personnes décédées des suites d’un arrêt cardiaque après un arrêt des traitements (catégorie III de Maastricht). Le programme a été lancé en décembre 2014 dans 5 établissements hospitaliers (Annecy, La Roche-sur-Yon, La Pitié-Salpêtrière, Nantes et Le Kremlin-Bicêtre). Au total, 15 donneurs ont été prélevés d’au moins un organe en 2015. Et 26 greffes rénales fonctionnelles ont été réalisées. L’activité observée est donc satisfaisante pour un programme ouvert depuis quelques mois.
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