Une première transplantation de cellules iPS réalisée chez un blessé médullaire japonais

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Publié le 14/01/2022
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Crédit photo : PHANIE

Une université japonaise a annoncé ce 14 janvier avoir réussi à transplanter des cellules souches humaines chez un patient en vue de traiter une lésion subaiguë de la moelle épinière. C'est la première fois qu'une thérapie exploitant des cellules souches pluripotentes induites (iPS) est utilisée pour traiter une paralysie médullaire.

Les cellules iPS sont obtenues à partir de cellules adultes différenciées, généralement des cellules sanguines, reprogrammées pour retrouver les caractéristiques de cellules humaines pluripotentes capables de produire n'importe quel type de cellule adulte. Cette technologie avait valu en 2012 le prix Nobel de médecine au chercheur japonais Shinya Yamanaka.

Le mois dernier, les chercheurs de Keio ont transplanté deux millions de cellules iPS chez un premier patient. Cette quantité de cellules avait été déterminée lors d'essais précliniques menés dans des modèles animaux. Le premier objectif de cette étude est de vérifier la sécurité du processus. L'efficacité, c’est-à-dire les progrès des fonctions neurologiques et de la qualité de vie des patients, est un objectif secondaire. Les informations précises sur le patient sont restées confidentielles, outre le fait qu'il répond aux critères de sélection fixés par les chercheurs japonais.

De nouveaux patients prévus en avril 2022

Un panel indépendant d'experts évaluera les données de ce premier patient pour vérifier si l'essai clinique peut continuer (il doit inclure quatre patients au total). Si leur réponse est positive, l'essai pourra reprendre autour du mois d'avril. Les patients recrutés dans l'étude doivent présenter une lésion de la moelle épinière très récente, de 14 à 28 jours avant l'intervention chirurgicale.

D'autres essais cliniques utilisant des cellules iPS ont déjà été lancés dans diverses pathologies, comme la maladie de Parkinson ou la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Ainsi, l'hôpital universitaire de Kyoto a annoncé, en juillet 2018, un essai clinique de phase 1/2 visant à évaluer la greffe de cellules iPS destinée à se différencier en progéniteur de neurones dopaminergiques au niveau du putamen.

Par ailleurs, dans la section de moelle, un patient paraplégique à la suite d'une attaque au couteau avait retrouvé en 2014 un faible niveau de mobilité à la suite d'une greffe de cellules olfactives par une équipe polonaise. À l'École polytechnique de Lausanne (EPFL), des chercheurs avaient pour leur part obtenu de bons résultats chez le rat en adoptant une stratégie associant une stimulation électrique via des électrodes épidurales et chimique via l'administration systémique d'un agoniste sérotoninergique (quipazine).


Source : lequotidiendumedecin.fr