La ministre de la Santé a reçu mercredi les représentants des médecins en formation. Les étudiants en médecine (ANEMF), les internes (ISNAR-IMG et ISNIH), les chefs de clinique (ISNCCA) et les jeunes généralistes (REAGJIR et SNJMG) se sont entretenus pendant une heure trente avec Marisol Touraine et deux membres de son cabinet.
« Nous avons essentiellement échangé sur notre vision du système de soins et sur les inégalités géographiques dans l’accès aux soins, explique Benjamin Birène, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Marisol Touraine a écouté nos propositions. Nous avons eu le sentiment d’être considérés comme un interlocuteur crédible, ce qui n’était pas le cas avant. »
La ministre a réaffirmé lors de cet entretien qu’en l’absence de solution pour développer un accès équitable aux soins, elle imposerait des mesures de régulation. « Quand nous avons demandé des garanties sur le fait que les mesures de coercitions ne portent seulement sur les jeunes mais sur toutes les générations, elle ne nous en a pas donné », poursuit Benjamin Birène. « La ministre de la Santé a réaffirmé qu’elle était contre la coercition pour la médecine générale, retient pour sa part Emmanuel Bagourd, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Cette réunion était positive avec des interlocuteurs qui veulent améliorer le système de soins. »
L’ISNIH pas rassurée
Les internes de spécialité ne sont pas aussi enthousiastes à l’issue de l’entretien. « Marisol Touraine n’est pas revenue sur ses propos concernant la coercition à l’installation en secteur II des médecins spécialistes, explique François Petitpierre, président de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH). Nous ne sommes pas rassurés et nous restons vigilants. »
La ministre de la Santé devrait revoir les représentants des jeunes médecins à la rentrée à l’issue de la négociation conventionnelle sur l’encadrement des dépassements, à laquelle les structures jeunes participeront en tant qu’observateurs. L’ISNIH semble déjà se préparer à une rentrée agitée. « Il n’est pas exclu que ça bouge en septembre », prévient François Petitpierre. Dans une lettre adressée à ses co-internes, l’ISNIH rappelle les différentes « attaques » subies ces dernières semaines : mesures coercitives proposées par l’Ordre des médecins et soutenues par le président de la Conférence des doyens, déclarations de la ministre de la Santé pour limiter l’installation des spécialistes en secteur II dans les zones surdotées...
« La situation est potentiellement grave et la rentrée risque d’être chaude », conclut l’ISNIH dans son courrier. Nouvellement élu, Nicolas Sarkozy avait tenté de toucher à la liberté d’installation à l’automne 2007. Il avait dû faire machine arrière et organiser des états généraux de l’offre de la santé (EGOS) après un mouvement de grève nationale des internes.
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